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Poissy : Sandrine Dos Santos a-t-elle menti à propos de ses frais de représentation et de ceux de Karl Olive ?

À Poissy, un vif échange oppose la maire Sandrine Berno Dos Santos à son prédécesseur Karl Olive sur le montant réel des frais de représentation. Des chiffres contradictoires qui relancent le débat sur la transparence des dépenses publiques à l’approche des municipales de 2026.
Date de publication:
18/12/2025
Dernière modification:
18/12/2025

Qui dit la vérité de Sandrine Dos Santos ou de Karl Olive à propos de leurs frais de représentation ? Lors du conseil municipal de Poissy diffusé en direct sur Facebook lundi dernier, la maire Sandrine Berno Dos Santos a livré un long plaidoyer sur ses frais de représentation, en affirmant avoir réduit de moitié ces dépenses par rapport à son prédécesseur Karl Olive. Quarante-huit heures plus tard, le député et ancien maire, désormais candidat à un retour à l’Hôtel de Ville en mars 2026, a vivement contesté ces chiffres dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, accusant son héritière d’avoir tenu des propos « inexacts » et « mensongers » sur le montant réel de ses frais.

Ce qu’a déclaré Sandrine Berno Dos Santos en conseil municipal

Face aux élus et aux Pisciacais suivant la séance en ligne, Sandrine Berno Dos Santos a expliqué que, depuis 2022, « chaque euro » de ses frais de représentation serait consacré à des rendez-vous liés à l’intérêt de Poissy (maires voisins, entrepreneurs, acteurs associatifs, investisseurs, etc.). Elle a assuré n’avoir « jamais » utilisé cette enveloppe pour des dépenses personnelles de type vêtements, bijoux ou coiffure, se présentant comme un contre-exemple aux dérives pointées au niveau national autour de ces frais.

La maire a avancé des montants moyens annuels de 2 535 euros de frais de représentation depuis 2022, soit environ 211 euros par mois, en affirmant que ces dépenses seraient inférieures de 52% à celles engagées du temps de Karl Olive sur le budget de la Ville, et même de 71% en incluant la société d’économie mixte locale (SEMAP). Elle a également indiqué que Poissy ne figurerait qu’au 13ᵉ rang des communes comparables en matière de frais de représentation, se félicitant d’une ville « plus sobre » et « plus transparente » que par le passé.

La contre-attaque de Karl Olive 

Dans une vidéo publiée en réaction, Karl Olive, maire de Poissy de 2014 à 2022 qui aspire à la redevenir en mars prochain et aujourd’hui député, accuse la maire actuelle de détourner la question posée en conseil, qui portait selon lui uniquement sur ses propres frais depuis 2022. Il estime que le renvoi permanent à son prédécesseur constituerait une stratégie politique à l’approche des municipales de 2026, parlant d’« ingratitude », « d’arrogance » et de « méthode » dans la manière dont la majorité actuelle gère la controverse.

Surtout, l’ancien maire conteste frontalement le chiffre de 2 500 euros de frais par an avancé par Sandrine Berno Dos Santos. Il brandit un courrier officiel daté du 22 avril 2024, sur en-tête de la Ville de Poissy et signé de la première adjointe Karine Conte, une fidèle de Sandrine Berno Dos-Santos, adressé à une association de transparence citoyenne, mentionnant des frais de représentation de 4 664 euros pour 2022 et 4 636 euros pour 2023, soit quasiment le double du montant évoqué en séance publique.

Des chiffres contradictoires au cœur d’un débat de transparence

La confrontation entre les montants cités en conseil municipal et ceux qui figureraient dans le courrier officiel pose une question centrale de transparence sur l’utilisation des deniers publics à Poissy. À l’échelle nationale, Mediapart vient de publier une enquête détaillant les communes où les frais de représentation des maires sont les plus élevés en 2024, soulignant le manque de contrôle et de justification de ce type de dépenses, ce qui donne un écho particulier au débat pisciacais.

Karl Olive rappelle par ailleurs qu’en 2014 puis en 2020, le conseil municipal avait plafonné par délibération les frais de représentation du maire, et affirme n’avoir utilisé qu’environ 40% de cette enveloppe pendant ses huit années de mandat. Il revendique des « résultats mesurables  comme l’arrivée du centre d’entrainement du PSG,  l’arrivée de Porsche, la Maison de Fer, le futur tramway, le pôle cancer les 3 Arches, l’éco quartier, le pôle gare et bien d’autres encore ».  

Un enjeu fort à trois mois des municipales 2026

Cette polémique intervient dans un contexte politique déjà tendu à Poissy : la majorité de Sandrine Berno Dos Santos s’est fracturée en 2025 avec l’éviction de plusieurs adjoints, sur fond de désaccords et de rivalités internes. De son côté, Karl Olive a officiellement lancé sa campagne pour les municipales de 2026, affichant sa volonté de « rassembler » et de « relancer » la ville, soutenu par des habitants qui appellent publiquement à son retour à la mairie.

À quelques mois du scrutin, la bataille des chiffres sur les frais de représentation illustre la place prise par les questions de probité, de transparence et de gestion financière dans le débat local. Les oppositions comme les associations citoyennes demandent désormais une présentation détaillée et annuelle de ces dépenses en conseil municipal, conformément aux engagements pris, afin de permettre aux Pisciacais de se faire leur propre opinion.

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