Poissy : Karl Olive s'engage à sauver la gare de Grande Ceinture 

À Poissy, l'édition 2025 des Journées européennes du patrimoine met en lumière un combat local porté par Karl Olive, ancien maire et député, aujourd'hui candidat aux élections municipales de 2026. Il lance une initiative forte visant à sauver la gare de Grande Ceinture, fermée depuis 1943 et aujourd'hui menacée de destruction après un revirement de la municipalité qui a abandonné sa réhabilitation pourtant prévue dans le programme électoral de 2020.

Située dans le quartier La Bruyère, cette gare est un véritable joyau historique. Inaugurée le 2 février 1882 par la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest, elle faisait partie de la Grande Ceinture, une ligne ferroviaire stratégique conçue pour faire le tour complet de Paris et désengorger les flux centraux. Dès sa construction, la gare a suscité une forte mobilisation locale, avec plus d'une centaine d'habitants réclamant son rapprochement du centre-ville, témoignant de son importance dans l'évolution urbaine de Poissy. Le bâtiment, conçu selon un modèle standardisé par l'ingénieur Luneau, est identique à ceux de Mareil-Marly et Saint-Germain-en-Laye, aujourd'hui reconvertis en espaces culturels ou de coworking.

Karl Olive rappelle : « Cette gare inaugurée en 1892 est identique à celles de Mareil-Marly et Saint-Germain-en-Laye transformée en espace partagé de co-working. » Et il ajoute : « Quand elle a été créée, plus d'une centaine d'habitants s'étaient mobilisés pour réclamer son rapprochement du centre-ville. C'est dire si ce bâtiment fait partie intégrante de l'histoire de la ville. »

Durant près de 60 ans, la Grande Ceinture a joué un rôle essentiel dans le transit des voyageurs et de marchandises autour de Paris. Poissy occupe une position stratégique, connectant différents pôles économiques et facilitant la mobilité régionale. Cependant, avec l'essor du transport routier et le réaménagement des réseaux ferroviaires, la gare fut fermée au trafic voyageurs en 1943. La ligne a également connu plusieurs innovations, notamment l'expérimentation dès 1895 de la traction électrique sur certains tronçons et l'utilisation de trains-tramways visant à améliorer la fréquence des dessertes.

Menacée de destruction

Face à la récente décision municipale de détruire la gare, Karl Olive propose une vision alternative et ambitieuse : « Notre projet consiste à restaurer et faire revivre la gare pour créer l'entrée de ville que mérite le quartier de la Bruyère. » Son plan prévoit une restauration complète à l'identique du bâtiment, à laquelle s'ajoutera une large consultation citoyenne pour définir sa vocation future, qui pourrait inclure un lieu culturel, un café associatif, une maison des mobilités, un espace de mémoire ferroviaire ou toute autre idée émergente.

Pour renforcer la dynamique locale, il envisage également l'installation d'un équipement sportif de proximité, apportant un vrai plus pour la qualité de vie des habitants. Ce projet s'inscrit dans une démarche de co-construction avec la population, faisant de cette gare un véritable trait d'union entre l'héritage patrimonial, la citoyenneté et le développement urbain durable.

Des réhabilitations réussies ailleurs dans les Yvelines

Cette volonté de sauvegarder le patrimoine ferroviaire n'est pas isolé dans les Yvelines. Plusieurs communes ont déjà fait le choix de réhabiliter leurs gares désaffectées pour en faire des espaces vivants. La gare de Mareil-Marly est ainsi devenue un centre de coworking moderne tandis qu'à Saint-Germain-en-Laye, la gare Grande Ceinture accueille aujourd'hui des activités culturelles et associatives. À Montigny-le-Bretonneux, l'ancienne gare a été valorisée par des projets communautaires, et à Versailles, un autre bâtiment ferroviaire a été transformé en lieu artistique. Ces exemples ont inspiré l'initiative de Poissy, soulignant l'importance économique, sociale et patrimoniale de ces lieux.