En plein après-midi, l'impensable s'est produit. Une mère de 26 ans poussant son bébé de 18 mois a été violemment agressée lundi à Poissy. En quelques secondes, son voile a été arraché par un individu non identifié qui a pris la fuite immédiatement.
Cette agression s'est déroulée vers 16h30 sur l'Avenue du Général de Gaulle, artère fréquentée de cette ville des Yvelines.
La jeune femme rentrait simplement de ses courses au Franprix quand l'attaque s'est produite. "Tout est allé si vite. Mon bébé pleurait, je n'ai même pas pu réagir", a-t-elle témoigné dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux.
La violence soudaine de l'acte a laissé la victime sous le choc, incapable de poursuivre son agresseur.
Selon sa plainte déposée au commissariat, l'individu aurait également aspergé la poussette d'un liquide non identifié avant de s'enfuir. Cette informaticienne française d'origine maghrébine, visiblement ciblée pour son hijab, reste profondément traumatisée.
Mais ce qui choque davantage, c'est le contexte dans lequel survient cette agression...
"Je tiens à exprimer ma plus vive indignation et ma profonde solidarité à l’égard de la jeune Pisciacaise victime d’une agression islamophobe dans notre ville de #Poissy hier, alors qu’elle se trouvait avec son bébé en poussette", a déclaré Sandrine Berno Dos Santos, maire LR de Poissy, qui s'est immédiatement rendue auprès de la victime. Sa condamnation ferme s'accompagne d'un appel à l'unité républicaine face à cette violence ciblant une mère et son enfant.
Le député (Renaissance) de la circonscription, Karl Olive, a également exprimé sa "profonde indignation" dans un communiqué. Sur X, il a qualifié les faits d’"acte innommable" et a tenu à apporter son "soutien à la communauté musulmane de Poissy et du territoire (…). Jamais nous n’avons connu de tels actes ici". Il a ensuite lancé un appel : "J’appelle à une condamnation nationale unanime comme ce devrait être le cas lors des actes anti-juifs et anti-chrétiens de notre pays (…). Le voyou sera retrouvé et sévèrement puni".
La préfecture a déclenché le plan Vigipirate renforcé moins de deux heures après la plainte. Douze patrouilles supplémentaires quadrillent désormais le centre-ville, tandis que les enquêteurs analysent les images des 62 caméras de vidéoprotection pour identifier l'agresseur.
La Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) a été saisie.
Frédéric Rose, préfet des Yvelines, s'est entretenu avec Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, avant de rencontrer les responsables du Conseil des institutions musulmanes. Ces réactions rapides s'expliquent par un phénomène alarmant que révèlent les chiffres récents...
Le ministère de l'Intérieur vient de publier des statistiques préoccupantes: les actes antimusulmans ont bondi de 72% au premier trimestre 2025 par rapport à la même période en 2024, passant de 46 à 79 incidents. Les Yvelines, autrefois relativement épargnées, comptabilisent déjà 8 cas depuis janvier contre seulement 2 l'année précédente.
Cette agression intervient également trois jours après l'attaque meurtrière dans une mosquée du Gard, intensifiant l'inquiétude des communautés musulmanes. À Poissy, une veillée silencieuse rassemblant 300 personnes s'est tenue devant la mairie pour soutenir la victime.
Face à cette escalade, comment protéger efficacement les citoyens visés pour leur foi?
Des mesures concrètes commencent à émerger. Les autorités rappellent l'importance des signalements via l'ADDAM (Association de défense contre les discriminations et actes antimusulmans), dont l'efficacité s'est améliorée avec 40% de plaintes supplémentaires enregistrées.
Parallèlement, des ateliers d'autodéfense verbale pour femmes voilées se développent à Poissy, une initiative saluée par les habitants de tous horizons.
La lutte contre ces violences haineuses n'est pas qu'une question de sécurité publique, mais un véritable enjeu républicain dont dépend notre capacité à vivre ensemble.