Trois élues de l'opposition pisciacaise ont été démises de leurs fonctions d'adjointes par arrêté municipal, provoquant une vive polémique sur les méthodes employées par Sandrine Berno Dos Santos, maire LR. Pour le moment, les deux autres adjoints concernés, Aline Smaani et Eric Roger n'ont pas officiellement réagi. Ni les conseillères municipales Audrey Lepert et Michèle Debuisser.
Lydie Grimaud (adjointe au commerce, à l'artisanat, aux marchés forains et à la gestion des déchets), Vanessa Hubert (adjointe à la petite enfance et à l'éducation) et Karine Emonet-Villain (adjointe à la culture et au patrimoine) ont toutes trois appris leur éviction de la même manière : par la publication d'un arrêté sur le site internet de la ville, suivi d'une convocation pour un conseil municipal extraordinaire prévu le 2 juillet 2025.
« Cette décision brutale sans aucun échange au préalable avec Madame le maire ou le cabinet, me choque beaucoup », déplore Lydie Grimaud, élue depuis 2014. Une méthode qualifiée de « violente » par ses collègues, qui dénoncent unanimement l'absence totale de contact préalable.
Vanessa Hubert, cheffe de file Les Républicains, n'hésite pas à parler de « méthodes d'un autre temps » et de « retour des purges staliniennes ». L'élue souligne l'aspect « impersonnel » de cette décision, révélatrice selon elle de « la conception du dialogue et du respect des engagements » de la maire.
Karine Emonet-Villain, déléguée municipale et cheffe de file Horizons, se dit « sidérée et extrêmement peinée »par cette « communication numérique, brutale et déshumanisée ».
Malgré leur amertume, les trois élues affirment leur volonté de poursuivre leur engagement pour Poissy. « Je continuerai à œuvrer pour les Pisciacais », assure Lydie Grimaud, qui remercie ses partenaires commerciaux et l'UCAP.
Toutes trois rappellent leurs années de service depuis 2014 et leur attachement aux valeurs républicaines. « La liberté, l'égalité et la fraternité ne sont pas négociables », martèlent Vanessa Hubert et Karine Emonet-Villain.
De son côté, l'élue déplore que « leur position a été orchestrée et mise en scène. Face à ce qu'elle considère comme « une trahison », Sandrine Berno Dos Santos affirme que « cette divergence assumée et revendiquée a suscité l'incompréhension de la majorité » et dénonce « une stratégie manifestement déployée depuis quelques temps par ces mêmes élus et visant à miner de l'intérieur le conseil municipal ».
Estimant que « ce n'est plus possible » de « poursuivre ainsi » et de « laisser se développer cette image de confusion et de lutte intestine », elle a décidé « en responsabilité et pour permettre à notre majorité de renouer avec la cohérence » de retirer leurs délégations à sept élus. Tout en reconnaissant ne pas prendre « cette décision de gaieté de cœur à l'encontre d'élus avec lesquels j'ai longuement cheminé », elle justifie sa position en expliquant que « la cohésion et la confiance étant rompues, chacun doit assumer ».
À neuf mois des élections municipales, elle assure que son équipe « reste largement majoritaire au sein du conseil municipal, soudée, et engagée dans l'intérêt des Pisciacais » et qu'elle n'entend pas « être en campagne perpétuelle, mais bien au travail, au service des Pisciacais ».
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