Abdelaziz L., 41 ans, lieutenant du puissant baron de la drogue Reda Abakrim alias « Turbo » a été interpellé vendredi devant le domicile de ses parents à Poissy. Ce dangereux caïd sortait d'un déjeuner familial, portant un pistolet Glock 19 chambré à la ceinture, qu'il a immédiatement remis aux enquêteurs du Service central des courses et jeux (SCCJ).
Le quadragénaire est recherché par les autorités marocaines pour son implication présumée dans l'enlèvement et le meurtre de Reda Faras, l'époux de la chanteuse marocaine Rym Fikri, survenu en février dernier. La victime avait été kidnappée le 8 février près de son domicile à Casablanca par des individus à bord d'un véhicule 4x4. Son corps mutilé avait ensuite été découvert dans un ruisseau à la périphérie de Rabat.
L'enquête marocaine avait rapidement identifié Reda Abakrim « Turbo » comme le principal suspect de ce crime, considéré comme un règlement de comptes lié à des conflits antérieurs entre la victime et le baron de la drogue. Le trafiquant franco-marocain et cinq complices présumés avaient été placés en garde à vue au Maroc.
Paradoxalement, c'est son addiction aux jeux d'argent qui a permis l'arrestation d'Abdelaziz L. en France. Le lieutenant de « Turbo » avait flambé entre 1,5 et 2 millions d'euros en deux ans dans des casinos d'Île-de-France et des clubs de jeux parisiens, particulièrement au black-jack. Cette spirale infernale l'avait fait repérer par les radars du SCCJ dans le cadre d'une enquête pour « blanchiment aggravé » ouverte en 2025 par le parquet de Pontoise.
Sa dernière grosse perte s'élevait à environ 90 000 euros dans un club parisien à la mi-mai.
Reda Abakrim, a reçu le surnom « Turbo » en raison de sa spécialisation dans l'acheminement de cannabis au moyen de "go fast", ces convois de véhicules, voitures ou zodiacs, transportant leur chargement à grande vitesse, est devenu l'un des plus gros barons de l'exportation de cannabis du Maroc vers la France. Ce trafiquant originaire des Yvelines figurait sur la liste des objectifs principaux de l'office anti-stupéfiant français.
Il avait déjà été condamné par contumace en juin 2020 à 21 ans de réclusion criminelle pour l'assassinat de Brahim Hajaji, 26 ans, commis le 17 juin 2007 à Poissy dans un règlement de comptes entre trafiquants. Après 13 ans de cavale, « Turbo » avait finalement été arrêté fin décembre 2020 à Casablanca.