
La cour d’appel de Versailles a confirmé ce lundi la condamnation pénale de Laurent Brosse, maire (Horizons) de Conflans-Sainte-Honorine, pour des faits de harcèlement et de violences sur son ancienne compagne. L’élu de 39 ans se voit infliger une peine de dix mois de prison avec sursis, assortie de deux ans de sursis probatoire, pour tentative d’agression sexuelle, violences et harcèlement.
En première instance, le tribunal correctionnel avait déjà prononcé une peine identique de prison avec sursis, à laquelle s’ajoutaient cinq ans d’inéligibilité. La cour d’appel a cette fois estimé que les faits n’étaient pas en lien direct avec l’exercice de son mandat, requalifiant l’agression sexuelle en tentative et prononçant la relaxe pour les faits de séquestration.
Contrairement au premier jugement, la décision rendue en appel ne s’accompagne d’aucune peine d’inéligibilité. Laurent Brosse conserve donc son écharpe tricolore et demeure le premier magistrat de cette commune de plus de 36 000 habitants, ainsi que son avenir politique à court terme.
Cette issue tranche avec les craintes d’une « mort politique » évoquées lors des débats d’audience, où le maintien d’une inéligibilité de cinq ans aurait entraîné sa démission immédiate et l’ouverture d’une période d’instabilité politique locale. Le verdict du 1er décembre clarifie, au moins juridiquement, la situation institutionnelle de la mairie de Conflans-Sainte-Honorine à l’approche des prochaines échéances municipales de 2026.
L’affaire trouve son origine dans une relation amorcée en novembre 2020 entre l’édile, alors marié, et une jeune femme rencontrée dans un cercle amical. La relation se dégrade rapidement et la trentenaire finit par déposer plainte, décrivant des comportements de harcèlement et des faits d’atteinte sexuelle intervenus notamment au moment de leur séparation au printemps 2022.
Les juges d’appel ont confirmé la réalité des violences psychologiques et du harcèlement, tout en retenant la tentative d’agression sexuelle plutôt que l’agression sexuelle initialement retenue. Le débat judiciaire a été marqué par la question de la frontière entre la vie privée de l’élu et ses fonctions publiques, les avocats de la défense soutenant que les comportements reprochés relevaient de « l’homme » et non du maire, argument partiellement entendu sur le terrain de l’inéligibilité.
Dans un communiqué, Aurore Ambert, cheffe de file du collectif citoyen « Ensemble pour Conflans » et candidate déclarée aux municipales de mars 2026, prend acte de la décision de la cour d’appel de Versailles. Elle rappelle qu’un élu, et plus encore un maire, se doit d’être exemplaire dans son comportement, y compris dans sa vie personnelle, afin de conserver la confiance des habitants.
Son groupe affirme refuser toute banalisation ou instrumentalisation politique de faits aussi graves, tout en réaffirmant que la lutte contre les violences faites aux femmes doit rester un impératif absolu. Aurore Ambert assure vouloir poursuivre, avec Ensemble pour Conflans, l’engagement pour une vie publique irréprochable et pour une ville où chaque habitant se sente respecté, protégé et écouté, positionnant ainsi son collectif sur le terrain de l’éthique et de la transparence à l’approche du scrutin de 2026.
Pour les habitants de Conflans-Sainte-Honorine, cette décision met un terme – au moins judiciaire – à une longue période d’incertitude autour de l’avenir du maire en place. Le maintien de Laurent Brosse à la tête de la commune garantit la continuité institutionnelle mais alimente un débat de fond sur l’exemplarité des responsables publics et la place donnée aux victimes de violences au sein de la société.
À l’horizon des municipales de 2026, ce dossier pèsera inévitablement sur le climat politique local. La majorité en place comme l’opposition devront composer avec une opinion publique sensibilisée aux violences faites aux femmes, dans un contexte où la crédibilité, la probité et la capacité à restaurer la confiance des Conflanaises et des Conflanais seront au cœur des campagnes à venir.