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Poissy

Poissy : Purge historique à l'Hôtel de Ville, sept élus sacrifiés par la maire

Sept élus de la majorité découvrent leur éviction de manière brutale, certains par simple publication d'arrêté, dans un climat politique explosif.
Date de publication:
2.7.2025 5:58
Dernière modification:
2.7.2025 5:58

Le conseil municipal extraordinaire de Poissy qui se tient ce mercredi à 19 heures à l'hôtel-de-ville s'annonce comme le plus tendu de la mandature. La maire LR Sandrine Berno Dos Santos s'apprête à officialiser l'éviction de sept élus de sa majorité, marquant une rupture définitive au sein de l'équipe municipale à moins de neuf mois des élections de mars 2026.

Une purge sans précédent dans la majorité

Cette séance extraordinaire concernera cinq adjoints et deux conseillères municipales déléguées, soit près de la moitié de l'exécutif municipal actuel. Une décision que la maire justifie par « une stratégie manifestement déployée depuis quelques temps par ces mêmes élus et visant à miner de l'intérieur le conseil municipal ».

Les cinq adjoints dans le viseur

  • Aline Smaani - 3e adjointe déléguée à la famille, aux aînés et aux solidarités
  • Lydie Grimaud - 5e adjointe au commerce, à l'artisanat, aux marchés forains et à la gestion des déchets
  • Vanessa Hubert - adjointe à la petite enfance et à l'éducation
  • Karine Emonet-Villain - adjointe à la culture et au patrimoine
  • Éric Roger - ancien 10e adjoint aux sports, redéployé vers le numérique

Les conseillères municipales déléguées concernées

  • Audrey Lepert - conseillère municipale déléguée à la jeunesse et à la vie éducative
  • Michèle Debuissier - conseillère municipale déléguée au devoir de mémoire et aux relations avec les associations patriotiques

Des méthodes dénoncées comme « staliniennes »

Trois des adjointes concernées - Lydie Grimaud, Vanessa Hubert et Karine Emonet-Villain ont découvert leur éviction de la manière la plus brutale qui soit : par la simple publication d'un arrêté municipal sur le site internet de la ville, sans aucun échange préalable.

Vanessa Hubert, cheffe de file Les Républicains, n'hésite pas à dénoncer des « méthodes d'un autre temps » et un « retour des purges staliniennes ». Karine Emonet-Villain, déléguée municipale et cheffe de file Horizons, se dit « sidérée et extrêmement peinée » par cette « communication numérique, brutale et déshumanisée ».

Lydie Grimaud, élue depuis 2014, déplore cette « décision brutale sans aucun échange au préalable », qualifiant la méthode de « violente ».

L'affaire Éric Roger, révélatrice des tensions

Le cas d'Éric Roger illustre parfaitement les fractures internes. Ancien 10e adjoint délégué aux sports et à la vie associative jusqu'en mars dernier, il s'est vu retirer ses délégations pour se voir confier celles des nouvelles technologies, de l'intelligence artificielle et de la cybersécurité.

Sandrine Berno Dos Santos a justifié cette décision par une « trop forte implication personnelle dans le dossier complexe et sensible du club de football », évoquant sa trop grande proximité avec le FC Poissy. L'élu, proche de l'ancien maire et député Karl Olive, se défend : « Elle cherchait un prétexte » et « Elle ne savait pas si je la soutiendrais ou pas ».

L'ombre de Karl Olive plane sur la crise

Cette crise politique majeure intervient dans un contexte particulier. Il est de notoriété publique que Karl Olive, député Renaissance et ex-maire, et Sandrine Berno Dos Santos entretiennent depuis quelques semaines des relations sibériennes.

Sandrine Berno Dos Santos ex-première adjointe de Karl Olive est devenue maire le 2 juillet 2022 quand ce dernier est devenu député de la circonscription.

Karl Olive qui, par deux fois, avait réalisé des scores historiques (62,43% en 2014 et 75,60% en 2020) aux élections municipales, fait aujourd'hui l'objet d'une campagne de mobilisation citoyenne menée par un collectif de 100 habitants réclamant son retour. Les signataires dressent un bilan critique de la gestion actuelle, pointant les problèmes de circulation, le manque de propreté, la fermeture des commerces et citent des exemples concrets comme l'école Lucie Aubrac qui n'a toujours pas ouvert ses portes après trois ans d'attente.

Une majorité fragilisée à neuf mois des municipales

Cette purge intervient dans un contexte pré-électoral tendu. Sandrine Berno Dos Santos, qui a déclaré sa candidature pour les municipales de 2026, tente de reprendre le contrôle d'une majorité éclatée.

Elle assure que son équipe « reste largement majoritaire au sein du conseil municipal, soudée, et engagée dans l'intérêt des Pisciacais ». Malgré leur amertume, les élus évincés affirment leur volonté de poursuivre leur engagement.

« Je continuerai à œuvrer pour les Pisciacais » assure Lydie Grimaud, tandis que ses collègues rappellent leur attachement aux « valeurs républicaines » et martèlent que « la liberté, l'égalité et la fraternité ne sont pas négociables ».

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