Les élections municipales de 2026 à Maisons-Laffitte marqueront un tournant historique : Après trente-sept ans à la tête de la ville, Jacques Myard, maire emblématique depuis 1989, a annoncé qu'il ne se représenterait pas. Âgé de bientôt 78 ans, l'élu Les Républicains a décidé de « passer la main », tout en assurant qu'il resterait présent sur la scène politique locale.
Son retrait ouvre la voie à une compétition inédite pour la succession, avec sept candidats, contre six en 2020, prêts à s'affronter pour diriger la commune. Sept candidats dont certains ne seront sans doute plus têtes de listes dans quelques semaines.
Notamment après une réunion au sommet des décideurs du bloc central prévue le 21 juin qui devrait décider des investitures dans les Yvelines.
Jacques Myard, 77 ans, aura profondément marqué Maisons-Laffitte par sa longévité. Maire depuis 26 ans, il a aussi été député de 1993 à 2017, conseiller général des Yvelines de 1988 à 1993 et occupe la fonction de 4e vice-président de la communauté d'agglomération Saint-Germain Boucles de Seine (CASGBS), chargé de l'aménagement du territoire, de l'urbanisme et du renouvellement urbain. Il estime aujourd'hui qu'il est temps de laisser place à une nouvelle génération mais ne compte pas arrêter sa vie politique pour autant.
Il a d'ores et déjà annoncé qu'il sera candidat aux prochaines élections législatives qu'elle qu'en soit la date, un scrutin qui en juin-juillet 2024 n'a pas tourné à son avantage. Sous l'étiquette « ciottiste » (allié à la droite dure) et avec le soutien du Rassemblement national, il a totalisé face à la présidente de l'assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, n'obtenant que 25,82 % des voix sur sa commune (3230 voix) contre 55,48 % à sa rivale (6940 voix).
Cette alliance avec le RN n'a donc pas permis à Jacques Myard de retrouver son siège de député.
Arthur Dehaene, 35 ans, est issu d'une famille mansonniene depuis quatre générations. Diplômé de l'Université Panthéon-Assas, de l'Université d'Oxford et de Sciences Po Paris, il est également ancien élève de l'École nationale d'administration (ENA, promotion Louise Weiss). Arthur Dehaene a débuté sa carrière au ministère de l'Économie et des Finances, avant d'être nommé directeur des services administratifs de l'Institut de France en 2022.
Il a aussi enseigné l'économie à Sciences Po et a exercé des missions à l'international, notamment à l'Ambassade de France en Égypte et en France à la Préfecture de l'Hérault. Arthur Dehaene a été maire-adjoint à la jeunesse, au lien social et à l'emploi à Maisons-Laffitte pendant cinq ans, où il a œuvré pour renforcer la solidarité intergénérationnelle et améliorer la qualité de vie des habitants.
De dépit de ne pas avoir été adoubé par Jacques Myard, il a décidé de claquer la porte du conseil municipal alors qu'il venait de passer cinq ans sous l'autorité de du maire sans jamais contesté ses choix ni remettre en cause l'alliance passée avec le Rassemblement national aux dernières législatives. Conseiller municipal de 2021 à 2024, il a également été délégué à la citoyenneté et à l'insertion professionnelle.
Benoît Dumontet est avocat. Il occupe actuellement la fonction de directeur de l'HEDAC (Haute École des Avocats Conseils). Il est également expert court-terme auprès de l'Union européenne, ce qui témoigne d'une reconnaissance de ses compétences à l'échelle internationale.
Parallèlement, il s'investit dans l'enseignement supérieur en tant que co-directeur du Master 2 LEAD et du Diplôme Universitaire « Avocat Conseil Fiscal des Entreprises », contribuant ainsi à la transmission du savoir et à la formation des nouvelles générations de juristes. Sur le plan politique, il est un proche de la conseillère municipale MoDem Anne Lavagne, laquelle a décidé de ne pas se présenter, et a figuré sur la liste « Maisons-Laffitte C'est Vous ! » qu'elle conduisait au dernier scrutin au premier tour, puis a été au quatorzième rang au second tour sur la liste menée par Janick Gehin, ex-conseillère départementale et ex-adjoint au maire de Jacques Myard.
Benoît Dumontet a aussi été membre d'une majorité municipale, à Pontoise (Val-d'Oise), un département où il est installé comme avocat et où il résidait avant de déménager dans la Cité du cheval.
Charles Givadinovitch qui fêtera son quarantième anniversaire l'année prochaine incarne une nouvelle génération d'acteurs locaux à Maisons-Laffitte, mêlant engagement citoyen, parcours entrepreneurial et implication politique. Chef d'entreprise, il fonde en 2015 la société L'Esthétic, spécialisée dans les produits cosmétiques innovants, qui connaît un rayonnement national et international, et préside également la société CG MED, ancrée localement. Issu d'une famille investie dans la vie associative – son grand-père ayant été vice-président du Parc de Maisons-Laffitte – il s'engage très tôt dans la vie publique, devenant conseiller municipal en 2015.
Figure de l'opposition, il conduit la liste « J'aime Maisons-Laffitte » aux élections municipales de 2020, défendant un projet axé sur la sécurité, la qualité de vie, la transparence et la préservation du cadre urbain. Charles Givadinovitch souhaite visiblement s'affirmer comme un acteur engagé pour un avenir constructif et apaisé de la ville.
Candidate déjà engagée lors des élections municipales de 2020, Amélie Keraudren a siégé comme conseillère municipale au cours du mandat 2020-2026. A la ville, elle est l'épouse de Lionel Therond, acteur important du secteur immobilier à Maisons-Laffitte.
Sur le plan professionnel, Amélie Keraudren est avocate fiscaliste au barreau de Paris depuis 2006. Après une formation en droit des affaires et fiscalité (Diplôme Juriste Conseil d'Entreprise, CAPA), elle a acquis une solide expérience dans de grands cabinets français et internationaux, tels que CMS Francis Lefebvre, Ernst & Young, Deloitte, TAJ et Baker & McKenzie. Elle a également travaillé au ministère des Finances, où elle a exercé des fonctions variées allant du contrôle fiscal à la restructuration d'entreprises.
Forte de ce parcours, elle a fondé son propre cabinet, ATK Avocats, spécialisé dans le conseil, la prévention et l'assistance lors de contrôles fiscaux et sociaux, tant pour les particuliers que pour les entreprises. Sur le plan politique, Amélie Keraudren est très engagée au sein de l'UDI. Elle a conduit la liste divers droite « Mansonniens, je m'engage pour vous ! » lors des élections municipales de 2020 à Maisons-Laffitte et a été élue conseillère municipale.
Elle siège depuis dans l'opposition.
Âgé de 38 ans, Franck Lelièvre est l'actuel adjoint à l'optimisation financière de la ville, poste qu'il occupe depuis 2014. Proche de Jacques Myard, il est considéré comme l'héritier du maire sortant et bénéficie de sa confiance pour poursuivre l'action engagée ces dernières années. Son parcours s'inscrit résolument dans la continuité de la majorité municipale.
Diplômé d'un Master 2 en Droit, Administration et Gestion Financière des collectivités locales à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Franck Lelièvre a construit un parcours professionnel dans la sphère publique. Il débute sa carrière comme collaborateur du groupe de la majorité départementale au Conseil départemental des Hauts-de-Seine, puis comme collaborateur parlementaire au Sénat auprès de Roger Karoutchi. En 2014, il devient directeur de cabinet de Manuel Aeschlimann à Asnières-sur-Seine, poste qu'il occupe toujours.
Sur le plan politique, Franck Lelièvre s'engage à Maisons-Laffitte dès 2014 en tant que conseiller municipal délégué au logement. Il est ensuite nommé maire-adjoint délégué à l'optimisation financière, à la communication, aux nouvelles technologies et aux manifestations publiques, fonctions qu'il exerce depuis 2019. À ce titre, il gère les finances de la ville, supervise l'intégration des nouvelles technologies dans les services municipaux, pilote la communication institutionnelle et coordonne les grands événements locaux.
Soutenu par Jacques Myard, il se positionne aujourd'hui comme le candidat de la continuité. Il devra porter l'héritage d'un maire qui n'a pas hésité à s'allier avec le Rassemblement national aux dernières législatives sans qu'il y trouve quelque chose à dire.
À 30 ans, Nicolas Ljubenovic, incarne la relève de la gauche à Maisons-Laffitte dans un électorat très grandement acquis au bloc central et à la droite de la droite. Originaire de Savoie, il s'est installé dans la commune trois ans avant sa désignation comme tête de liste d'union de la gauche lors des élections municipales de 2020. Ingénieur conseil dans le secteur de l'énergie, il a suivi ses études à Douai (Nord) avant de débuter sa carrière professionnelle à Paris.
Sur le plan politique, Nicolas Ljubenovic a mené la liste « Ensemble à gauche pour Maisons-Laffitte » lors du scrutin municipal de 2020, ce qui lui a permis de devenir conseiller municipal d'opposition, mandat qu'il exerce toujours en 2025. Engagé notamment sur les questions d'habitat participatif et de transition écologique, il s'est illustré récemment en saisissant la Ligue des Droits de l'Homme pour contester un arrêté municipal jugé attentatoire à la liberté d'expression associative, confirmant ainsi son rôle actif dans la vie démocratique locale.
Âgée de 58 ans, Valérie Singer a construit un parcours professionnel et politique riche, marqué par la diversité de ses expériences et un engagement constant au service de l'intérêt général. Sur le plan personnel, Valérie Singer a grandi à Paris avant que ses parents s'installent dans la Cité du Cheval en 1973, ville pour laquelle elle nourrit un attachement profond. Dans son enfance et son adolescence, elle fréquente l'école Colbert puis le collège le Prieuré.
Elle est diplômée de l'université Paris Dauphine en gestion et affaires internationales, formation qui l'a préparée à une carrière dans le développement commercial et le marketing, d'abord dans le secteur de la décoration, puis dans les télécoms et dans des entreprises de différentes tailles. Professionnellement, Valérie Singer a exercé des responsabilités commerciales et marketing pendant plus de vingt ans, avant de créer en 2014 sa propre structure dédiée à l'accompagnement des professions libérales dans leur développement et leur transformation digitale. Elle a également travaillé comme directrice associée dans des cabinets de conseil, et possède une expérience de consultante en stratégie, communication et développement commercial, notamment auprès de cabinets d'avocats et d'experts-comptables.
Elle occupe depuis 8 ans un poste de conseillère parlementaire à l'Assemblée nationale, auprès de la députée Yaël Braun-Pivet. Depuis 2020, elle exerce un mandat de conseillère municipale à Maisons-Laffitte, au sein du principal groupe d'opposition. Elle y défend des propositions alternatives en matière de transition écologique, de gestion budgétaire et de gouvernance, et porte un projet ambitieux pour l'avenir de la commune.
Elle est également active dans plusieurs associations, notamment Les Voix de la Paix, et participe à des initiatives éducatives et culturelles locales.
La participation était de 44,84 % des inscrits, avec 7 575 votants sur 16 892 inscrits.