
La Région Île-de-France vient d'inscrire obligatoirement la construction d'un nouveau lycée public à Carrières-sous-Poissy dans son « plan d'urgence pour les lycées franciliens ». Une première autorisation de programme de 17,2 millions d'euros est votée pour engager les études, sur un coût global évalué à 86 millions d'euros, ce qui place le projet parmi les investissements éducatifs majeurs du nord du département.
Selon les documents régionaux, ce plan d'urgence vise à créer des dizaines de milliers de places supplémentaires dans les lycées d'ici 2030 pour faire face à l'augmentation du nombre de lycéens en Île-de-France. À Carrières-sous-Poissy, le futur établissement doit répondre à la forte poussée démographique d'un territoire en pleine urbanisation, déjà marquée par l'ouverture récente d'équipements scolaires neufs dans les quartiers en développement.
À Sartrouville, un lycée privé porté par le diocèse de Versailles est également en préparation, avec une ouverture annoncée à l'horizon 2028 selon les premières communications locales. Le projet s'inscrit dans la continuité de la nouvelle cité scolaire Sébastienne-Guyot, inaugurée en décembre 2025, qui a déjà profondément renouvelé l'offre éducative de la commune.
Cette cité scolaire, financée à près de 80 millions d'euros par le Département des Yvelines et la Ville de Sartrouville, illustre la volonté des acteurs publics de proposer un parcours éducatif complet, du primaire au collège, avec une forte ouverture linguistique et culturelle. L'arrivée d'un lycée catholique compléterait cette offre en proposant une alternative privée sur un secteur où la pression démographique reste élevée, en particulier dans la boucle de la Seine.
Pendant que Carrières-sous-Poissy et Sartrouville voient se concrétiser de nouveaux projets, le canton rural de Bonnières demeure dépourvu de lycée, obligeant les lycéens à se tourner vers les établissements de Mantes-la-Jolie ou d'autres communes de la vallée de Seine. Cette situation alimente depuis plusieurs années le sentiment d'« oubli » exprimé par des élus locaux, qui demandent davantage d'investissements en transports et en équipements scolaires pour ce secteur excentrée du département.
Les enjeux sont multiples : allongement des temps de trajet, saturation des lignes de bus scolaires, et attractivité moindre du territoire pour les familles. Alors que la Région investit massivement dans de nouveaux lycées urbains, l'absence de projet lycéen à Bonnières nourrit le débat sur l'équilibre entre zones urbaines densément peuplées et cantons ruraux des Yvelines.
Entre les chantiers programmés et les territoires laissés en attente, la carte des lycées yvelinois est en pleine recomposition. La création d'un lycée public à Carrières-sous-Poissy devrait à terme soulager les établissements de Poissy, tandis que le futur lycée privé de Sartrouville offrirait de nouvelles capacités d'accueil aux familles de la boucle de Seine et de la proche banlieue ouest.
Dans le même temps, les élus de la vallée de Seine rappellent régulièrement que les besoins en formation générale et professionnelle restent importants à l'ouest du département, où la mobilité est plus contrainte qu'en zone dense. Le débat sur la répartition des investissements entre pôles urbains et espaces ruraux devrait donc rester au cœur des prochaines discussions entre la Région, le Département et les communes concernés.