Nuisances aériennes : Un fléau quotidien qui ne faiblit pas

Dans les Yvelines, de nombreuses communes subissent de plein fouet les nuisances aériennes dues au survol intensif d'avions et d'hélicoptères, principalement en provenance ou à destination des grands aéroports parisiens, comme Roissy-Charles-de-Gaulle et Orly. Cette situation est aggravée par l'augmentation prévue du trafic aérien : d'ici 2050, le nombre de mouvements d'avions pourrait croître de 19 %, passant de 500 000 à près de 592 000 vols annuels, selon les projections d'Aéroports de Paris. Les habitants dénoncent des survols à basse altitude, accentués lors de certains vents, qui commencent dès l'aube, perturbent leur tranquillité, nuisent à leur santé et augmentent le stress quotidien.

Des conséquences sur la santé et l'environnement

Les associations de défense des riverains rappellent que vivre sous les couloirs aériens réduit l'espérance de vie en bonne santé de plusieurs années. Outre la gêne sonore, les habitants s'inquiètent de la pollution de l'air et de l'empreinte carbone du secteur aérien, jugée désastreuse par l'ADEME. Les rapports officiels admettent que le nombre et le caractère répétitif des événements sonores sont susceptibles de provoquer une gêne importante, même si les valeurs réglementaires ne sont pas toujours dépassées.

Une mobilisation citoyenne et politique grandissante

Face à cette situation, la mobilisation s'organise à plusieurs niveaux :

Pétitions : À Conflans-Sainte-Honorine, une pétition lancée par le maire Laurent Brosse (Horizons) a recueilli des milliers de signatures pour exiger l'abandon de l'extension de Roissy, la limitation des vols de nuit et la révision des trajectoires aériennes. Cette pétition est devenue un symbole de la lutte contre les nuisances aériennes pour plusieurs raisons clés.

D'abord, elle a su mobiliser un grand nombre d'habitants, traduisant une prise de conscience collective et une volonté forte de défendre la qualité de vie face à l'intensification du trafic aérien. Cette mobilisation massive a permis de porter la voix des riverains au-delà de la commune, attirant l'attention des médias et des décideurs publics sur la réalité quotidienne des nuisances subies. La pétition est toujours en ligne Pour signer la pétition, rendez-vous sur la page officielle de la Ville: Trafic aérien : Stop aux nuisances sonores – Ville de Conflans-Sainte-Honorine Ou directement sur Change.org: Halte au vacarme aérien au-dessus de Conflans-Sainte-Honorine

En outre, la pétition a été soutenue par les élus locaux, notamment le maire, ce qui lui a donné un poids politique supplémentaire et a permis d'interpeller directement les autorités compétentes sur la nécessité de revoir les trajectoires aériennes, de limiter les vols de nuit et de plafonner le trafic. Elle incarne ainsi la capacité d'une commune à s'organiser et à fédérer autour d'un objectif commun, devenant un exemple pour d'autres villes confrontées aux mêmes problématiques.

Consultations publiques : Des enquêtes et consultations permettent aux habitants de s'exprimer sur les nuisances subies et de proposer des mesures comme le plafonnement du trafic à 440 000 vols par an ou l'instauration d'un couvre-feu nocturne entre 22 h et 6 h.

Mobilisation des élus : Plusieurs maires de l'ouest parisien, dont ceux de Chatou, Carrières-sur-Seine et Croissy-sur-Seine, ont lancé un appel commun pour demander un relèvement du plafond des survols et des mesures concrètes auprès de la Direction Générale de l'Aviation Civile.

Le rôle des associations

Des associations telles que l'ADVOCNAR, le Groupement Associations Roissy Environnement (GARE), DRAPO et l'ACRENA fédèrent les riverains et portent leurs revendications auprès des autorités. Elles réclament notamment l'interdiction des avions les plus bruyants, la réduction des vols de nuit et une meilleure prise en compte des populations survolées, pas seulement celles vivant à proximité immédiate des aéroports.

Des mesures concrètes sont actuellement en débat

Parmi les solutions avancées :

• Plafonnement du trafic annuel
• Couvre-feu nocturne
• Interdiction des avions les plus bruyants
• Campagnes de mesures de bruit régulières et indépendantes
• Révision des trajectoires et des altitudes de survol

Les aérodromes dans le collimateur

Les aérodromes sont effectivement une source majeure de nuisance aérienne dans les Yvelines. Plusieurs sites, comme les aérodromes des Mureaux, de Chavenay-Villepreux, de Saint-Cyr-l'École, de Toussus-le-Noble et la base aérienne 107 de Vélizy-Villacoublay, génèrent un bruit important, exposant certains habitants à des niveaux sonores compris entre 50 et 70 décibels selon les zones. Cette exposition prolongée au bruit des aéronefs a des conséquences avérées sur la santé, notamment une augmentation des maladies cardio-vasculaires.

Face à cette situation, les riverains sont fortement mobilisés pour tenter d'y mettre fin. À l'aérodrome de Toussus-le-Noble, par exemple, les habitants organisent régulièrement des manifestations et des rassemblements pour dénoncer la pollution sonore et exiger des mesures concrètes. Ces mobilisations sont souvent soutenues par des collectifs et associations locales, comme l'Alliance associative, qui regroupe plusieurs dizaines d'associations de riverains.

Les actions vont de manifestations sur le site même des aérodromes à des campagnes de sensibilisation et des démarches auprès des autorités pour faire respecter ou renforcer la réglementation. Des dispositifs de concertation ont aussi été mis en place, comme la Commission Consultative de l'Environnement à Saint-Cyr-l'École, qui réunit élus, usagers et représentants des riverains afin de trouver des solutions pour limiter le bruit, telles que l'installation de silencieux sur les avions ou la création de périodes de moindre nuisance. Malgré ces efforts, les associations et les riverains jugent souvent les mesures insuffisantes et continuent de réclamer des actions plus efficaces pour protéger leur qualité de vie.