À 96 ans, Hugues Aufray demeure en excellente forme et continue de se produire sur scène. C'est dans sa résidence de Marly-le-Roi qu'il trouve son véritable bonheur aux côtés de sa femme Murielle. Dans un entretien accordé à nos confrères du Figaro, le célèbre interprète a toutefois exprimé une frustration particulière concernant la réglementation française.
Le chanteur vit depuis cinq ans dans l'ancienne propriété d'Aristide Maillol, qu'il considère comme « le plus grand sculpteur du XXe siècle ». Cette coïncidence le touche profondément, lui qui était monté à Paris à 18 ans avec l'ambition de devenir sculpteur. « La première à m'accueillir a justement été sa muse Dina Vierny », confie-t-il, évoquant la statue de cette dernière qui orne sa pelouse, entourée du parfum enivrant des orangers du Mexique.
Le jardin luxuriant de la propriété bénéficie des conseils du jardinier en chef du château de Versailles, témoignant du soin particulier apporté à cet environnement exceptionnel.
Malgré ce cadre idyllique, Hugues Aufray ne cache pas son agacement concernant une restriction administrative qu'il juge absurde. Le chanteur déplore vivement l'obligation d'obtenir une autorisation préalable pour installer un drapeau tricolore devant sa propre demeure. « C'est scandaleux d'avoir besoin d'une autorisation pour planter un drapeau français devant sa maison.
Aux États-Unis, personne ne se gêne », s'indigne-t-il. Cette frustration l'amène à citer Coluche : « Je ne suis pas à droite mais encore moins à gauche », illustrant sa position critique vis-à-vis des contraintes administratives françaises, indépendamment de tout positionnement politique.
Sauf que dans le cas présent, le chanteur se trompe. Il n'est pas nécessaire de demander une autorisation pour planter un drapeau tricolore dans son jardin privé. Cette idée reçue provient d'une confusion entre différentes situations juridiques.
La loi française autorise les particuliers à pavoiser le drapeau national aux fenêtres et balcons de leur domicile, et cette autorisation s'étend logiquement aux jardins privés. Les seules conditions à respecter sont que le pavoisement ne procure aucun désagrément au voisinage, n'enfreigne pas le règlement de copropriété, et ne constitue pas de troubles à l'ordre public. Pour les maisons individuelles avec jardin privé, aucune autorisation administrative n'est requise pour installer un drapeau français.
Le propriétaire dispose de la liberté d'arborer l'emblème national sur sa propriété privée.
Hugues Aufray a visiblement été induit en erreur par une vidéo virale sur les réseaux sociaux qui montrait une femme lisant un courrier lui demandant de retirer son drapeau français de son jardin. Cette vidéo, visionnée près de 600 000 fois, affirmait que « l'État lui demande d'enlever son drapeau français ». Cependant, les vérificateurs de faits ont établi que cette affirmation était fausse et que l'État n'avait pas exigé le retrait de ce drapeau.
C'est sans doute ce qui a fait réagir à tort Hugues Aufray qui ne nous avez pas habitués à des coups de gueule au cours de sa longue carrière.