
Directeur d’école, dirigeant du club de rugby et impliqué dans les échanges scolaires franco-allemands, il vient d’annoncer qu’il conduira une liste aux élections municipales de mars prochain. Futur retraité à l’été prochain, Michel Berthomieu a décidé de sauter le pas, lui qui avait toujours décliné les propositions par le passé.
Infosyvelines : Après plus de 30 ans d'engagement à Triel, qu'est-ce qui vous a finalement décidé de vous engager dans la course municipale en 2026, alors que vous avez toujours refusé auparavant ?
Michel Berthomieu : « Depuis 2001, à chaque élection, j’ai été sollicité par des têtes de liste pour m’engager à leur côté. J’ai toujours décliné car ma fonction de directeur m’aurait mis dans une situation compliquée à gérer même si leurs propositions me tentaient et que légalement il n’y avait aucune objection à ce que j’intègre une liste. En 2026, la question ne se posera plus et c’est avec beaucoup d’enthousiasme et d’ambition pour Triel que je me lance dans cette campagne ».
Quelle priorité souhaitez-vous donner à la vie associative et sportive à Triel, au regard de votre implication dans l'USEP et le club de rugby RCSO ?
« Triel a une vie associative très riche. Que ce soit dans le social, la culture, l’environnement ou le sport. Des associations dynamiques avec des bénévoles investis et motivés. Mais depuis 5 ans, beaucoup d’associations peinent à exister à l’ombre tutélaire de la municipalité qui phagocyte de nombreux projets à son bénéfice. Il me semble fondamental de leur redonner toute leur place dans la vie communale ».
Votre programme s'annonce inclusif et participatif. Comment envisager-vous de renouer le dialogue entre élus et habitants, thème que vous considérez essentiel ?
« Renouer le dialogue, c’est déjà ne pas être dans une posture verticale : je décide et les autres s’exécutent. Il faut savoir écouter et cerner les problèmes pour pouvoir leur apporter les solutions appropriées.
Encore faut-il en avoir la volonté politique ! Car il y a des solutions qui impactent le budget municipal mais qui ne sont pas très porteuses d’un point de vue électoral. Pourtant, le rôle d’un élu responsable devrait être de valider ces solutions. Il faut accepter de prioriser les actions à mener dans l’intérêt des Triellois ».
Vous avez mené de nombreux projets éducatifs et culturels sur la commune, notamment avec le jumelage scolaire franco-allemand. Quel rôle l'éducation et la culture tiennent-elles dans votre projet municipal ?
« La gestion du premier degré est une des principales attributions d’une commune, si ce n’est la plus importante. Énormément de personnes sont impactées de près ou de loin par les affaires scolaires : les enfants bien évidemment, leurs parents, les enseignants, les ATSEM, le personnel de restauration, les animateurs du périscolaire. Tous n’ont pas les mêmes attentes vis-à-vis de la municipalité mais tous méritent qu’on les écoute et les entende. C’est primordial. La culture est indissociable de l’éducation et il faut pouvoir s’appuyer sur les nombreuses associations culturelles de la ville et bénéficier ainsi de leur expertise.
Effectivement, en tant qu’européen convaincu, je serai particulièrement attaché à ce que les échanges entre nos villes jumelles de Seligenstadt et de Leatherhead soient les plus fructueux et les plus riches possibles ».
Vous vous présentez sans soutien de parti, avec une équipe plurielle. Quelles valeurs majeures et quels profils souhaitez-vous mettre en avant sur votre liste « Ensemble pour Triel » ?
« Je me présente sans étiquette politique. La diversité est source de richesse. Il y aura sur la liste des personnes de tout bord et de toute tendance en excluant, et je l’assume complétement, les extrêmes qui n’apportent rien au débat public, à part des solutions simplistes et démagogiques. Cela est d’autant plus vrai dans une campagne municipale pour une ville de 12600 habitants ».
Quel est votre regard sur le bilan de Cédric Aoun, maire actuel de Triel ? Pensez-vous que la gouvernance récente a permis un vrai renouveau ou qu'il faut remettre à plat certaines méthodes et projets ?
« La réponse est presque dans votre question. Oui, c’est indéniable et c’est ce qui ressort d’ailleurs des échanges avec les Triellois, il y a eu un souffle nouveau sur la ville en 2020. On ne peut le nier. Un maire jeune et dynamique pour revitaliser la commune. Beaucoup y ont cru ; moi le premier. C’est ensuite que cela s’est gâté. La verticalité du pouvoir a eu raison de toutes les bonnes intentions de l’équipe nouvellement élue qui s’est désolidarisée peu à peu du projet initial. Il ne reste finalement aujourd’hui que des animations festives, des projets inachevés ou mal conçus avec des coûts non maîtrisés, des rénovations bâclées et un saupoudrage de coups médiatiques pour satisfaire le socle électoral.
Il reste surtout une dette de 11 millions d’euros ».
Votre liste comportera-t-elle des élus sortants de la majorité et de l’opposition ? Si oui lesquels ?
« Je pense qu’il faut saluer le travail des élus d’opposition, aujourd’hui majoritaires, qui grâce à leur sens des responsabilités et leur vigilance, ont juste permis de limiter la dérive budgétaire, malgré tout ce que l’on veut nous faire croire par ailleurs.
Ceci dit, ma liste comportera dans une très large majorité des candidats vierges de toute polémique, mais ambitieux et voulant juste que Triel recouvre une peu de sérénité et une gouvernance plus apaisée ».