Vie locale
Vélizy-Villacoublay

Yvelines : Vélizy relance la bataille pour son téléphérique vers le pont de Sèvres

À Vélizy, la relance du projet de téléphérique C2 vers le pont de Sèvres prend de l’ampleur après l’inauguration du Câble C1. Soutenue par la Région, la liaison aérienne promet de désengorger la N118, mais se heurte encore à l’opposition du maire de Sèvres.
Date de publication:
12/12/2025
Dernière modification:
12/12/2025

À Vélizy-Villacoublay, l'inauguration du Câble C1, premier téléphérique urbain francilien entre Créteil et Villeneuve-Saint-Georges, redonne des couleurs au projet de téléphérique C2 entre Vélizy et le pont de Sèvres, à Boulogne-Billancourt. Le maire Pascal Thévenot (LR) plaide depuis plusieurs années pour cette liaison aérienne qui permettra de survoler la N118 et de connecter plus rapidement les Yvelines au réseau de transport des Hauts-de-Seine.

Un contexte favorable 

Mis en service le samedi 13 décembre dernier, le Câble C1 relie en une vingtaine de minutes Créteil Pointe-du-Lac à Villeneuve-Saint-Georges, avec cinq stations et des cabines espacées de moins de 30 secondes. Ce premier téléphérique d'Île-de-France illustre la stratégie d'Île-de-France Mobilités pour proposer des transports collectifs décarbonés, capables de contourner les axes routiers saturés.

Fort de cet exemple concret, Pascal Thévenot estime que « l'heure est venue » de passer à l'étape suivante avec le Câble C2, seul projet de téléphérique inscrit aujourd'hui au Schéma directeur de la Région Île-de-France (Sdrif-E) parmi la douzaine d'axes étudiés. Ce document de planification fixe les grands choix d'aménagement et de mobilité de la région à l'horizon 2040, ce qui confère au projet une visibilité institutionnelle qui n'avait pas les premières études lancées au début des années 2010.

Désengorger la N118

Le téléphérique C2 relierait Vélizy-Villacoublay au pont de Sèvres en une quinzaine de minutes environ, en traversant Sèvres et Meudon, avec une cabine toutes les 50 secondes. Pour les usagers de la N118, l'un des axes les plus embouteillés de l'ouest francilien, le gain de temps serait considérable par rapport au trajet actuel en bus ou en voiture, qui dépasse largement la demi-heure aux heures de pointe.

Selon les éléments avancés par la ville de Vélizy-Villacoublay, le C2 pourrait transporter jusqu'à 4 000 passagers par heure et offrir une vue panoramique sur l'ouest parisien, tout en définissant les émissions liées aux déplacements domicile-travail. La présidente de la Région Île-de-France, Valérie Pécresse, a rappelé que ce tracé serait, à ce stade, « le seul rentable », en soulignant son potentiel pour désengorger durablement la N118.

Le maire de Sèvres n’en veut pas

Malgré cet appui régional, aucun chantier n'est encore programmé, principalement en raison de l'opposition du maire de Sèvres, Grégoire de la Roncière. L'élu craint notamment les nuisances visuelles et le survol de certaines habitations par les cabines, des arguments déjà mis en avant lors des premiers débats publics sur le projet.

Pour tenter de répondre à ces réticences, les porteurs du projet mettent en avant les évolutions techniques récentes, avec un tracé désormais étudié en monocâble, plus discret, et la possibilité de multiplier les angles pour limiter le survol direct des zones les plus sensibles. Ces ajustements n'ont cependant pas encore permis de lever les réserves des élus sévriens, ce qui bloque toute décision opérationnelle à court terme.

Une campagne citoyenne pour peser dans le débat

Afin de montrer l'ampleur du soutien local, la ville de Vélizy-Villacoublay a lancé mi-novembre une campagne de mobilisation en ligne pour « soutenir la création du Câble 2 entre Vélizy et Boulogne ». Les habitants, salariés et usagers de Boulogne-Billancourt, Sèvres, Meudon et Vélizy sont invités à remplir un formulaire numérique pour appuyer le projet, présenté comme un « moyen de transport écologique et économique ».

Cette initiative, relayée sur les réseaux sociaux de la commune, insiste sur les bénéfices environnementaux (réduction des embouteillages et des émissions) et la qualité de vie des salariés, qui passeraient moins de temps dans les transports tout en bénéficiant d'une liaison directe avec le métro et le tram au pont de Sèvres. Les résultats de cette mobilisation pourraient alimenter les prochaines discussions entre la Région, Île-de-France Mobilités et les communes concernées.

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