À Versailles : voici pourquoi la dernière maternité va fermer ses portes

Un chapitre de l'histoire médicale versaillaise s'apprête à se refermer, laissant de nombreuses futures mamans dans l'inquiétude. Une transformation qui soulève autant de questions que d'émotions parmi les habitants de la cité royale.

Une décision qui bouleverse la carte médicale versaillaise

C'est un véritable coup de tonnerre pour les Versaillais. La clinique des Franciscaines, dernière maternité de Versailles, va définitivement fermer ses portes fin juin. Le groupe Ramsay Santé, propriétaire de l'établissement, a pris la décision de transformer cet espace dédié aux naissances en 20 lits d'urgence. Ce changement radical marque la fin d'une époque pour la cité royale, qui se retrouvera bientôt sans aucun service de maternité. Mais quelles seront les conséquences pour les futures mamans versaillaises?

L'impact sera immédiat et concret : les Versaillaises devront désormais parcourir 6 km pour se rendre à l'hôpital privé de Parly 2 au Chesnay-Rocquencourt. Ce trajet supplémentaire suscite de vives inquiétudes, particulièrement pour les accouchements imminents où chaque minute compte. "J'habite en plein centre de Versailles et je dois accoucher en août. Ce changement m'angoisse terriblement", confie Émilie, 32 ans. Cette distance peut sembler courte... mais elle pourrait être critique en cas d'urgence.

Une opposition ferme de la municipalité et des habitants

Face à cette annonce, la mairie de Versailles s'oppose fermement à la fermeture de ce service essentiel. Les élus locaux soulignent l'incohérence de priver une ville de près de 85 000 habitants de sa seule maternité, pointant les risques pour la santé des futures mères et de leurs nouveau-nés. "Une ville comme Versailles ne peut pas être privée d'un tel service de proximité, c'est une question de santé publique et de dignité pour nos concitoyennes", a déclaré un représentant municipal lors d'une réunion publique la semaine dernière.

La mobilisation citoyenne ne s'est pas fait attendre. Une pétition en ligne a déjà recueilli plus d'un millier de signatures, témoignant de l'attachement des Versaillais à leur maternité. Des rassemblements sont également prévus devant la clinique dans les prochaines semaines. Mais face à cette résistance locale, quels sont les véritables motifs de cette décision controversée?

Les raisons avancées par le groupe Ramsay Santé

Le groupe hospitalier justifie sa décision par plusieurs facteurs. D'abord économiques : la maternité des Franciscaines enregistrerait une baisse significative du nombre d'accouchements ces dernières années, rendant son maintien financièrement difficile. Ensuite stratégiques : la transformation en 20 lits d'urgence permettrait, selon Ramsay Santé, de répondre à un besoin croissant dans l'agglomération versaillaise et de désengorger les services d'urgence existants. L'établissement évoque également des difficultés de recrutement de personnel spécialisé, problème récurrent dans le secteur de la santé.

Cette restructuration s'inscrit dans un projet plus vaste de fusion avec la maternité de l'hôpital privé de Parly 2, prévue au 1er juillet. Ramsay Santé présente cette fusion comme une optimisation des ressources qui permettrait d'offrir un service "plus moderne et mieux équipé" aux futures mamans. Le groupe promet un transfert des équipes médicales pour assurer une continuité des soins. Mais cette fusion suffit-elle à répondre aux besoins des Versaillais?

Quelles alternatives pour les futures mamans versaillaises?

Après cette fermeture, l'hôpital privé de Parly 2 au Chesnay-Rocquencourt deviendra l'option principale pour les Versaillaises. D'autres alternatives existent dans un rayon un peu plus large : l'hôpital André Mignot à Versailles-Chesnay (maternité publique), le Centre Hospitalier de Rambouillet ou encore l'Hôpital Privé de l'Ouest Parisien à Trappes. Ces établissements se préparent déjà à accueillir un flux supplémentaire de patientes, avec des augmentations de capacité annoncées pour certains d'entre eux.

Pour les futures mamans, cette réorganisation imposera une préparation plus minutieuse : identification du trajet optimal vers la nouvelle maternité, anticipation des temps de parcours selon les heures de la journée, et vigilance accrue aux premiers signes de travail. Les professionnels de santé recommandent d'intégrer ces nouveaux paramètres dans le "plan de naissance". La décision semble prise, mais la mobilisation pourrait-elle encore infléchir ce choix avant l'échéance de juin?