.webp)
Le colonel Benoît Villeminoz est un officier de 48 ans originaire de Bourgoin-Jallieu en Isère , dont le parcours militaire est parcouru par des responsabilités croissantes et des missions opérationnelles de haut niveau. Son histoire personnelle et professionnelle incarne l'excellence que le GIGN recherche chez ses chefs.
Dès 2004, le lieutenant Villeminoz intègre le GIGN après deux années passées au sein de l'École de gendarmerie mobile (EGM) de Grenoble. Il sera rapidement propulsé au grade de capitaine et assumera la responsabilité de chef de section à la Force d'intervention , poste qu'il occupera de 2004 à 2011 . Durant cette période cruciale, il accumule une expertise rare en gestion de crises : arrestations complexes , interventions sur prises d'otages en milieu carcéral , gestion de forcenés retranchés , lutte contre les insurrections en Afghanistan et traques dans le cadre du contre-terrorisme .
Le véritable tournant de sa carrière arrive en 2014 , lorsqu'il revient au GIGN en tant que lieutenant-colonel et chef d'état-major opérationnel (CEMOPS) . À ce titre, il devient l'homme des crises majeures. C'est notamment sous son autorité que se déploiera l'une des plus grandes opérations antiterroristes du XXe siècle en France : en janvier 2015 , le colonel Villeminoz est au cœur de la traque des terroristes de Charlie Hebdo , aux côtés du colonel Hubert Bonneau (futur directeur général de la Gendarmerie). Il participe activement à l'intervention de Dammartin-en-Goële, où les frères Chérif et Saïd Kouachi sont neutralisés .
Son expertise opérationnelle s'élargit considérablement lors de ses missions de sécurisation d'événements d'envergure internationale. Entre 2015 et 2018 , il pilote la sécurisation de l' Euro 2016 et du Tour de France , contribuant à adapter le GIGN au contexte terroriste du moment.
Fort de son expérience opérationnelle, le colonel Villeminoz poursuit son ascension en accumulant des compétences diversifiées : commandant de la compagnie de gendarmerie départementale de Montmorency (Val-d'Oise, 2012-2014), puis chef d'état-major opérationnel du GIGN jusqu'en 2018.
Montrant une vision stratégique de haut niveau, il suit entre 2023 et 2024 les formations prestigieuses du Centre des hautes études militaires (CHEM) et de l' Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) , obtenant son brevet supérieur.
En 2024 , affecté au cabinet du directeur général de la gendarmerie nationale , le colonel Villeminoz se voit confier une mission exceptionnelle en Nouvelle-Calédonie (juillet-octobre 2024), où il devient chef d'état-major opérationnel chargé de la planification et de la conduite des opérations face à la crise insurrectionnelle. C'est de ce poste prestigieux à la DGGN qu'il est nommé à la tête du GIGN le 1er novembre 2025.
Le parcours du colonel Villeminoz est couronné de multiples distinctions : il est officier dans l'Ordre national du Mérite et chevalier de la Légion d'honneur , ainsi que titulaire de la Médaille de la sécurité intérieure, échelon argent .
Pourquoi le GIGN Est Implanté à Versailles-Satory :
Avant de s'établir à Versailles-Satory , le GIGN avait ses racines ailleurs. L'unité a été créée initialement en 1973 à Maisons-Alfort , près de Paris, suite aux attentats des jeux Olympiques de Munich en 1972 . Pendant près d'une décennie, l'unité a grandi modestement, partant de seulement 17 militaires en 1974 .
Cependant, en 1982 , face à la croissance des menaces terroristes et à la nécessité de disposer d'une capacité d'intervention plus robuste, le gouvernement français décide de relocaliser le GIGN. Le GIGN s'implante alors à Versailles-Satory, dans les Yvelines, au sein de la caserne Pasquier, où il s'installe définitivement le 1er juillet 1984 .
Le choix de Versailles-Satory n'est pas un hasard . Cette localisation en Île-de-France , à proximité immédiate de Paris , offre plusieurs avantages géostratégiques majeurs :
En s'implantant à Versailles-Satory, le GIGN a mis en place un système d'alerte révolutionnaire pour l'époque . Avec ses 70 gendarmes en 1982, l'unité organise ses effectifs selon un modèle innovant : un groupe « 30 minutes » capable de se déployer en une demi-heure lors d'une alerte, un deuxième groupe pouvant intervenir en 2 heures , tandis qu'un troisième assure les repos . Ce modèle perdure et a inspiré les meilleures pratiques mondiales.
Aujourd'hui, le GIGN central de Versailles-Satory accueille environ 400 opérateurs , tandis que 14 antennes régionales (AGIGN) – 7 en métropole et 7 outre-mer – complètent ce dispositif avec environ 600 gendarmes supplémentaires, portant l'effectif total à 1.000 militaires en 2024 .
Le GIGN s'articule autour de trois piliers opérationnels majeurs , chacun répondant à des menaces spécifiques contre les intérêts de la France :
1. L'Intervention : Contre-terrorisme et Libération d'Otages
La Force d'Intervention (FI) du GIGN est la plus médiatisée et la plus prestigieuse. Ses missions englobent :
Au-delà du terrorisme d'État, la Force d'Intervention intervient sur des missions criminelles : neutralisation de forcenés retranchés , prises d'otages liés au banditisme , arrestations de criminels dangereux et armés , et gestion des mutineries pénitentiaires .
2. L'Observation et la Recherche : Renseignement Opérationnel
La Force d'Observation et de Recherche (FOR) endosse des responsabilités moins spectaculaires mais tout aussi critiques. Elle est chargée de :
Ces gendarmes spécialisés sont capables de se fondre dans le cadre urbain ou campagnard , d'opérer en discrétion maximale et de fournir une intelligence tactique cruciale avant toute intervention majeure.
3. La Sécurité-Protection : Garde Rapprochée Stratégique
La Force de Sécurité et Protection (FSP) protège les intérêts vitaux de l'État et les personnalités menacées. Ses responsabilités incluent :
De 1983 à 2007 , le GIGN a assuré la protection rapprochée du Président de la République , rôle aujourd'hui évolué à d'autres structures mais qui témoignent de l'excellence historique de l'unité.
Depuis sa création en 1974 , le GIGN a réalisé un bilan d'activité impressionnant :
Ces chiffres placent le GIGN parmi les plus expérimentées unités de lutte contre le terrorisme au monde , aux côtés du SAS britannique, du SEAL Team 6 américain ou du GSG 9 allemand.
Pour accomplir ces missions d'exception, les gendarmes du GIGN bénéficient d'une formation intensive et continue et d' équipements technologiques similaires :