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Alerte à Versailles : plus aucun bébé ne naîtra dans la ville royale, un choc sans précédent

La maternité des Franciscaines à Versailles fermera définitivement en juillet. Une décision du groupe Ramsay qui bouleverse la ville royale où 750 naissances étaient enregistrées chaque année. "C'est incroyable", s'indigne le maire François de Mazières, "il n'y aura plus aucun petit Versaillais sur l'état civil". Découvrez pourquoi cette fusion avec la clinique de Parly 2 suscite tant d'inquiétudes.
Hôpital privé Ramsay Santé de Versailles.
Hôpital privé Ramsay Santé de Versailles.
Date de publication:
22/8/2025
Dernière modification:
22/8/2025

À Versailles : la dernière maternité ferme, "plus aucun petit Versaillais sur l'état civil"

La fin d'une époque pour la ville royale

Imaginez une ville de 85 000 habitants où plus aucun enfant ne naîtra officiellement. Ce choc émotionnel, Versailles s'apprête à le vivre avec la fermeture annoncée de sa dernière maternité. "C'est incroyable, il n'y aura plus aucun petit Versaillais sur l'état civil," s'indigne François de Mazières, maire de la cité royale. Un paradoxe saisissant pour cette ville-préfecture qui, malgré son prestige historique et sa population considérable, va perdre son dernier lieu de naissance. Cette décision bouleverse profondément l'identité même de Versailles, comme si une partie de son âme disparaissait dans l'indifférence administrative. Comment en est-on arrivé là ?

La maternité des Franciscaines n'est pas une simple clinique. Structure de niveau 2A reconnue pour ses soins personnalisés, elle accueille chaque année 750 naissances et compte 27 employés dévoués, majoritairement des sages-femmes. Depuis des décennies, elle représente bien plus qu'un établissement médical : c'est un lieu de mémoire collective où des générations de Versaillais ont poussé leur premier cri. Son personnel expérimenté et son atmosphère familiale en ont fait un choix privilégié pour de nombreuses futures mamans. Mais voici ce qui attend réellement les futures mamans versaillaises...

La stratégie économique derrière cette décision

C'est le groupe Ramsay qui a tranché : fermer les Franciscaines pour fusionner son activité avec la clinique de Parly 2 au Chesnay-Rocquencourt (850 naissances/an). L'objectif ? Créer un pôle périnatal unique atteignant 1500 accouchements annuels. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : une baisse démographique drastique avec 60% de naissances en moins en dix ans à Versailles. La direction invoque une double justification : viabilité économique impossible sous un certain seuil d'activité et nécessité de concentrer les compétences médicales pour garantir une sécurité optimale. Mais cette équation mathématique peut-elle réellement prévaloir sur l'accès aux soins de proximité ? L'efficacité financière justifie-t-elle de priver toute une ville de sa maternité ?

Frédéric Baude, directeur du pôle Île-de-France Ouest de Ramsay, défend cette fusion avec conviction : "Le regroupement sur Parly 2 permettra d'offrir un plateau technique plus complet, avec la présence 24h/24 de spécialistes et une prise en charge optimisée des complications." Il souligne également les avantages d'une équipe médicale unifiée et d'infrastructures modernisées. Mais cette vision managériale se heurte à une réalité de terrain bien différente...

Une mobilisation unanime contre la fermeture

L'annonce a fait l'effet d'une bombe à l'hôtel de ville. François de Mazières ne décolère pas depuis qu'il a découvert le projet via "des indiscrétions". Sa réaction est sans équivoque : "C'est inimaginable qu'une ville comme Versailles n'ait plus aucune naissance sur son état civil !" Le maire a immédiatement saisi le préfet par courrier, mobilisant dans son sillage l'ensemble des élus locaux, toutes tendances politiques confondues. Parallèlement, la population s'organise : une pétition a déjà recueilli 1300 signatures en quelques semaines. Mais au-delà des symboles, quelles conséquences concrètes pour les familles versaillaises ?

- Opposition unanime des élus locaux dépassant les clivages politiques - Pétition lancée par les usagers dénonçant une décision "purement financière" - Craintes d'une "déshumanisation des suivis de grossesse"

Justine, 32 ans, a accouché de son deuxième enfant aux Franciscaines il y a trois mois. Son témoignage est poignant : "J'ai pu rentrer chez moi à pied après mon séjour, avec mon bébé. Comment feront les familles sans voiture désormais ?" Pour les habitants du sud de Versailles, notamment le quartier de Porchefontaine, le temps de trajet sera triplé pour rejoindre Parly 2. Une difficulté majeure pour les urgences obstétricales où chaque minute compte. Les ménages modestes sans véhicule personnel seront particulièrement pénalisés, contraints à des trajets complexes en transports en commun. La réalité des chiffres cache une angoisse bien réelle pour les futures mamans.

Quelles alternatives possibles ?

Face à cette situation, la municipalité et le collectif de défense ne restent pas les bras croisés. Plusieurs contre-propositions émergent : maintenir une activité minimale sur le site versaillais pour les accouchements sans complication, créer une maison de naissance adossée à la structure existante, ou encore établir un partenariat avec l'hôpital public André-Mignot. Ces initiatives s'inscrivent dans un contexte national préoccupant : plus de 70% des maternités ont fermé en France depuis 1975, concentrant l'offre de soins au détriment de la proximité. La fermeture affectera également d'autres services essentiels comme les IVG, renforçant les inégalités d'accès aux soins reproductifs. Mais un espoir subsiste pour les défenseurs de la maternité versaillaise...

Rien n'est encore définitivement scellé. Le préfet peut-il s'opposer à cette fermeture comme le réclame le maire ? La mobilisation citoyenne parviendra-t-elle à infléchir la position du groupe Ramsay ? L'avenir du bâtiment des Franciscaines reste également en suspens, certains évoquant sa reconversion en centre de santé pluridisciplinaire. Les prochaines semaines s'annoncent décisives pour l'avenir de la natalité versaillaise et pourraient marquer un tournant dans les relations entre groupes privés de santé et collectivités territoriales.

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