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Depuis ce lundi, plusieurs familles d’élèves du groupe scolaire Jacqueline-de-Romilly à Saint-Cyr-l’École ont signalé des faits présumés d’agressions sexuelles visant un animateur des activités périscolaires intervenant en maternelle. Selon le parquet de Versailles, une enquête a été ouverte pour des faits « d’agressions sexuelles et de viols » dénoncés par de très jeunes enfants, et le dossier a été confié à la division de la criminalité territoriale (DCT). À ce stade, l’animateur mis en cause a été suspendu de ses fonctions à titre conservatoire, le temps des investigations judiciaires, mesure classique dans ce type de situation afin d’éloigner la personne des enfants accueillis.
Les premiers éléments évoquent entre huit et dix plaintes déposées ou en cours de dépôt par des parents d’élèves dont les enfants sont scolarisés en maternelle au sein de l’établissement. Les faits présumés se seraient déroulés dans le cadre des temps périscolaires, c’est-à-dire lors de l’accueil du matin, de la pause méridienne ou du soir, périodes où les enfants sont pris en charge par des agents municipaux et non par les enseignants de l’Éducation nationale.
Le groupe scolaire Jacqueline-de-Romilly est une école publique maternelle et élémentaire située 1, place Charles-Renard, 78210 Saint-Cyr-l’École, qui accueille environ 270 élèves selon les données officielles du ministère de l’Éducation nationale. L’établissement fait partie des dix écoles de la commune, qui a fait le choix d’un rythme scolaire à quatre jours par semaine et organise le périscolaire avec des animateurs municipaux et un centre de loisirs associé.
Dès l’annonce de l’enquête, la communauté éducative s’est retrouvée particulièrement éprouvée, de nombreux parents décrivant un climat de stupeur et d’inquiétude à la sortie des classes, tandis que certains enfants exprimaient de la peur à l’idée de retourner aux activités périscolaires. Les représentants de parents d’élèves locaux indiquent avoir sollicité des réunions d’information avec la mairie et la direction du groupe scolaire afin d’obtenir des précisions sur le calendrier des faits, les mesures de protection et l’accompagnement des familles.
Le parquet de Versailles confirme l’ouverture d’une enquête pour viols et agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans, infractions pénales pour lesquelles les peines encourues peuvent aller jusqu’à vingt ans de réclusion en cas de viol aggravé. La division de la criminalité territoriale est chargée de conduire les investigations : auditions des enfants par des enquêteurs formés, recueil des témoignages des familles et du personnel, analyse des emplois du temps et de l’organisation des activités périscolaires.
Les autorités judiciaires rappellent qu’au stade actuel de la procédure, l’animateur bénéficie de la présomption d’innocence, principe fondamental tant que la justice n’a pas statué sur sa culpabilité. En parallèle, les services sociaux et médico-psychologiques spécialisés dans la prise en charge des mineurs victimes sont mobilisés pour accompagner les enfants entendus dans l’enquête, en accord avec les recommandations nationales en matière de lutte contre les violences sexuelles faites aux enfants.
Dans d’autres villes, des situations comparables ont conduit des collectifs de parents à dénoncer les failles du système de signalement et de contrôle dans le périscolaire, soulignant la nécessité d’une meilleure formation des équipes et d’un suivi systématique des alertes. Des structures comme le collectif SOS Périscolaire rappellent que les familles peuvent saisir la justice, l’Éducation nationale, la mairie et les associations de protection de l’enfance lorsqu’elles suspectent des comportements inappropriés.
À Saint-Cyr-l’École, des parents indiquent envisager la création d’un groupe de suivi local pour s’assurer de la transparence des mesures prises par la ville et l’institution scolaire. Ils demandent notamment la mise à disposition d’une cellule d’écoute psychologique, d’un interlocuteur unique en mairie et d’informations régulières sur l’avancée de la procédure, dans le respect du secret de l’instruction et de la vie privée des enfants.
La mairie de Saint-Cyr-l’École, compétente pour le recrutement et la gestion des animateurs périscolaires, rappelle sur son site que la commune organise les temps d’accueil, de cantine et de centre de loisirs pour l’ensemble des groupes scolaires. Dans un contexte national marqué par une hausse des signalements d’agressions sexuelles dans les écoles maternelles et le périscolaire, plusieurs villes ont annoncé des plans de renforcement des contrôles, de la formation et des procédures d’alerte.
Au niveau national, des rapports parlementaires et des prises de position de la Haute commissaire à l’enfance insistent sur la nécessité de garantir des espaces scolaires sûrs, en misant sur la prévention, la vigilance et la transparence, notamment via un meilleur partage d’informations entre justice, collectivités et Éducation nationale. L’affaire de Saint-Cyr-l’École pourrait ainsi relancer le débat local sur les moyens consacrés à la protection des enfants dans les écoles et les structures périscolaires.