Santé
Mantes-la-Jolie

Mantes-la-Jolie : Un kinésithérapeute sommé de rembourser un 1 million d'euros à la CPAM pour « trop-perçu »

La CPAM réclame un million d’euros à un kinésithérapeute mantais pour dépassement du volume d’actes autorisé. Le professionnel conteste, dénonçant une réglementation inadaptée à la pratique moderne de la kinésithérapie.
Date de publication:
26/10/2025
Dernière modification:
26/10/2025

À Mantes-la-Jolie, un kinésithérapeute expérimenté, Frédéric Juge, fait face à une demande exceptionnelle de la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) des Yvelines : le remboursement d'un « trop-perçu » d'un montant d'un million d'euros. En cause, le rythme des soins intensifiés imposé dans son cabinet, où il recevait jusqu'à 150 patients par jour grâce à l'utilisation de plateaux techniques et d'équipements d'électrothérapie permettant l'autonomie de certains patients pendant les séances.

La CPAM, dans un courrier reçu début octobre, estime que le praticien a largement dépassé les seuils réglementaires. Selon la nomenclature professionnelle, un kinésithérapeute doit consacrer au moins 30 minutes à chaque patient, soit au maximum 24 à 26 patients par jour pour une amplitude de travail étendue. Au-delà de ce volume, la qualité, la sécurité et l'efficacité des soins ne seront plus assurées.

Le professionnel conteste

Frédéric Juge conteste vigoureusement la décision, estimant qu'elle ne prend pas en compte la réalité moderne de la profession. « La kinésithérapie moderne repose sur l'accompagnement global du patient, et certains dispositifs permettent au praticien de superviser plusieurs personnes à la fois, sans mettre en cause la qualité du suivi », défend-il, soutenu une partie de la profession. La présidente du Conseil de l'Ordre rappelle toutefois que voir simultanément 7 à 8 patients ne respecte pas la norme en vigueur, qui fixe un maximum de trois patients en prise en charge simultanée.

Ce litige, emblématique du fossé entre pratiques de terrain et régulation nationale, pourrait se poursuivre en justice. Entre temps, le professionnel a réduit le nombre de patients quotidiens afin de se conformer aux exigences de la CPAM. Le dossier suscite un large débat sur le rythme de travail des soignants et les contraintes administratives croissantes pesant sur leurs professions.

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