Malgré leur promesse de respect de l'environnement, les lingettes dites « biodégradables » représentent une nuisance majeure pour les réseaux d'assainissement et l'écosystème local. La communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise (GPS&O) se mobilise pour sensibiliser les habitants et limiter les dégâts croissants liés à leur utilisation.
Contrairement aux idées reçues, les lingettes, même estampillées « biodégradables », ne se dégradent pas rapidement dans l'eau. Jetées dans les toilettes, elles ne se dissolvent pas comme du papier hygiénique mais forment des amas de fibres qui s'agglutinent avec d'autres déchets, créant ainsi des bouchons dans les canalisations et les stations d'épuration.
Ces obstructions entraînent des dysfonctionnements graves, des débordements d'eaux usées et des interventions coûteuses pour le nettoyage et la maintenance des réseaux. Chaque année, les lingettes jetées dans les toilettes sont responsables de dizaines de millions d'euros de surcoûts pour les collectivités, répercutés sur la facture des usagers.
La mention « biodégradable » est aujourd'hui largement remise en cause. En réalité, ces lingettes mettent plusieurs mois à se décomposer, bien plus que le temps de leur passage dans les réseaux d'assainissement. De plus, beaucoup contiennent encore des fibres plastiques, ce qui aggrave leur impact environnemental.
Face à cette situation, la loi AGEC interdit désormais l'utilisation de termes comme « biodégradable » ou « respectueux de l'environnement » sur les emballages, pour éviter toute confusion auprès des consommateurs.
Consciente de l'ampleur du problème, la communauté urbaine GPS&O multiplie les campagnes d'information pour rappeler les bons gestes : les lingettes, qu'elles soient biodégradables ou non, doivent impérativement être jetées à la poubelle et non dans les toilettes. GPS&O s'appuie sur des opérations de sensibilisation dans les écoles, les médias locaux et auprès des syndics d'immeubles pour limiter la pollution et préserver la qualité des réseaux d'assainissement.
« Qu'on se le dise et qu'on se le répète : les lingettes, biodégradables ou non, ainsi que tous les autres déchets tels que les serviettes hygiéniques, les masques ou encore les couches, doivent être jetés avec les ordures ménagères et non dans les toilettes pour ne pas dégrader les réseaux d'assainissement explique un spécialiste »
GPS&O encourage le passage à des alternatives réutilisables (chiffons, serpillières lavables) et rappelle que la lutte contre la pollution des eaux commence par des gestes simples du quotidien. Adopter ces réflexes, c'est contribuer à la préservation de l'environnement et à la maîtrise des coûts pour l'ensemble des habitants du territoire.
Les bouchons causés par les lingettes dans les réseaux d'assainissement ont un impact direct et significatif sur la qualité de l'eau de la Seine. Lorsqu'elles s'accumulent dans les canalisations, les lingettes forment des obstructions qui empêchent l'écoulement normal des eaux usées. En cas de forte pluie ou de surcharge, ces bouchons provoquent des débordements : les eaux usées, au lieu d'être acheminées vers les stations d'épuration, sont alors rejetées directement dans la Seine par le biais des trop-pleins situés tout au long du fleuve.
Ce phénomène entraîne la pollution du fleuve par des eaux non traitées, chargées de matières organiques, de bactéries et de déchets sanitaires (lingettes, serviettes hygiéniques, etc.), ce qui dégrade la qualité de l'eau et nuit à la biodiversité aquatique. Par exemple, sur le territoire de la CASGBS (Aigremont, Bezons, Carrières-sur-Seine, Chambourcy, Chatou, Croissy-sur-Seine, Houilles, L'Étang-la-Ville, Le Mesnil-le-Roi, Le Pecq, Le Port-Marly, Le Vésinet, Louveciennes, Maisons-Laffitte, Mareil-Marly, Marly-le-Roi, Montesson, Saint-Germain-en-Laye-Fourqueux et Sartrouville.