
C’est une histoire digne d’un roman d’aventure qui se joue à Versailles : une toile de Pierre Paul Rubens, maître du baroque flamand, longtemps considérée comme disparue, sera vendue le 30 novembre 2025 à l’Hôtel des ventes du Château, avenue de Saint-Cloud, par la maison Osenat. Ce tableau biblique, intitulé « Christ en croix », a été retrouvé de façon presque fortuite en septembre 2024 lors de l’inventaire d’un hôtel particulier du 6ᵉ arrondissement à Paris, dans le cadre d’une succession.
L’œuvre, d’un format moyen (1,05 mètre par 72 centimètres), présente un Christ crucifié, lumineux, se détachant sur un ciel dramatique, rappelant la gravure de Lucas Vorsterman, élève de Rubens. Dès sa redécouverte, la toile a suscité un immense émoi parmi les spécialistes et le grand public, faisant l’objet d’analyses scientifiques pointues (radiographies, examen des pigments) et d’une authentification rigoureuse par le professeur Nils Büttner, président du Rubenianum à Anvers, reconnu pour son expertise internationale sur Rubens.
La mise en vente de ce tableau, estimé entre 1 et 2 millions d’euros, constitue un temps fort du marché de l’art international et du patrimoine français. L’émotion de Jean-Pierre Osenat, commissaire-priseur et organisateur de la vente, n’en revient toujours pas : « Cette découverte va marquer ma carrière », confesse-t-il. L’œuvre, dont la trace avait été perdue depuis 1613, était passée entre-temps par la collection du peintre William-Adolphe Bouguereau au XIXᵉ siècle.
Les expositions publiques avant la vente auront lieu à l’Hôtel des ventes : samedi 29 novembre de 10h à 13h et de 14h à 17h, puis dimanche 30 novembre de 10h à 12h, l’occasion unique d’admirer ce chef-d’œuvre avant qu’il ne soit acquis, peut-être, par une grande institution ou un collectionneur privé.
L’évènement dépasse le simple cadre de la vente. Il s’agit d’un enjeu patrimonial fort pour Versailles et l’ensemble des Yvelines. La ville se retrouve au cœur d’une actualité qui célèbre l’histoire, la culture et l’excellence du marché de l’art français. Cette vente pourrait permettre d’assurer la conservation et l’accès au public d’une œuvre majeure de l’histoire européenne si un musée ou une fondation publique parvenait à l’emporter.
Informations pratiques