
Alors que Carmat, l’entreprise spécialisée dans le cœur artificiel basée à Vélizy, se trouve en pleine tourmente financière et sous la menace d'une liquidation judiciaire, son directeur général Stéphane Piat suscite l'indignation. D'après une enquête de nos confrères du Canard Enchaîné, ce dernier a vendu pour plus de 470 000 € d'actions Carmat entre fin août et début septembre 2025, empochant au passage un bénéfice personnel rapporté à 77 000 €. Une opération réalisée alors même que le sort de l'entreprise et de ses 160 salariés est plus incertain que jamais.
Mais c'est surtout le niveau de sa rémunération qui fait polémique : entre 600 000 € et 930 000 € par an selon les années, un montant supérieur à ce que peut collecter en un mois la cagnotte de soutien en ligne lancée pour sauver Carmat (à peine 19 420 € à ce jour). Cette disproportion choque actionnaires, salariés et observateurs, tandis que la valeur de l'action Carmat s'est littéralement effondrée, passant de 100 € il y a dix ans à seulement 0,17 € en octobre 2025.
Carmat, qui possède des sites dans les Yvelines à Vélizy-Villacoublay et Bois-d'Arcy, est en redressement judiciaire en juillet dernier. Si aucun repreneur ne se manifeste avant le 3 novembre, la liquidation sera inévitable. La société rappelle, dans ses communiqués récents, que les actionnaires perdront quasi certainement la totalité de leur investissement, dont la BPI (Banque Publique d'Investissement), qui avait injecté 33 millions d'euros en 2016.
En plus de son rôle clé dans l'innovation médicale, Carmat représente un employeur majeur localement, dirigeant toutes ses opérations dans les Yvelines. Depuis cet été, la société a arrêté la pose de cœurs artificiels Aeson, avec de lourdes conséquences pour les patients, l'écosystème médical et les salariés.