Depuis plus d'un an, les opérateurs de traitement des déchets implantés dans les Yvelines constatent une recrudescence inquiétante de bouteilles et cartouches de protoxyde d'azote c'est trop fameux « gaz hilarant » jetées dans les ordures ménagères. Leur présence dans les bacs gris et jaunes ne relève pas d'un simple mauvais tri : c'est un danger industriel, humain et environnemental majeur.
Pression très élevée : jusqu'à dix fois celle d'une bouteille de butane. Exposées aux 1 000 °C d'un four d'incinération, elles éclatent violemment, projetant des fragments métalliques et créant des surpressions dangereuses.
Combustible et comburant : le N₂O libère de l'oxygène, pouvant déclencher de véritables « boules de feu » à l'intérieur des unités de valorisation énergétique.
Arrêts et coûts : les fragments endommagent grilles, réfractaires et chaudières ; chaque incident entraîne 20 h à 40 h d'arrêt et un surcoût pouvant atteindre 200 000 €.
Plus de 12 000 h d'arrêts cumulés ont été recensées sur les fours français en 2023, dont une part significative en Île-de-France. La facture nationale dépasse 15 à 20 M€ par an, imputable à la réparation, au détournement des déchets vers d'autres sites et à la perte d'énergie valorisée.
Des risques graves pour les agents en poste : effets de souffle, brûlures, projections de cendres.
Détourné pour ses effets euphorisants, le protoxyde d'azote provoque asphyxies, troubles neurologiques et carences sévères en vitamine B₁₂. Sur le plan climatique, son pouvoir de réchauffement est 300 fois supérieur à celui du CO₂.
Limitez l'usage ! Depuis la loi n° 2021-695, la vente est interdite aux mineurs et réglementée pour les adultes.