
Le tribunal correctionnel de Versailles vient de condamner un masseur-kinésithérapeute de 28 ans à cinq ans d'emprisonnement pour des agressions sexuelles commises sur plusieurs patients dans son cabinet du Port-Marly, durant l'été dernier. Entre juin et juillet, trois femmes âgées de plus de 40 ans avaient déposé plainte, déclenchant l'enquête puis le renvoi en correctionnelle de ce professionnel de santé.
Selon les éléments présentés à l'audience, les victimes ont subi des massages poitrine dénudée, culotte abaissée ou sans sous-vêtements, au cours desquels le praticien les aurait touchés à plusieurs reprises au niveau de zones intimes sans justification thérapeutique. L'une d'elles raconte s'être retrouvée avec le kinésithérapeute à califourchon sur son corps, dans une position ressentie comme profondément intrusive et humiliante.
Le prévenu était déjà connu de la justice pour des faits d'exhibition sexuelle et d'attouchements commis dans un parking souterrain de Saint-Germain-en-Laye, ce qui a pesé dans l'appréciation de la gravité de la récidive par le tribunal. À la barre, il a reconnu la réalité matérielle des gestes tout en niant toute intention malveillante.
Les plaignantes ont elles dressé le portrait d'un professionnel radicalement opposé de ce qu’il doit être. Le tribunal a retenu que les manœuvres reprochées dépassaient clairement le cadre de la pratique kinésithérapique et constituaient des atteintes volontaires à l'intégrité sexuelle des patients, en profitant du contexte de soin et de la relation de confiance.
À l'issue des débats, la juridiction versaillaise a prononcé une peine de cinq ans d'emprisonnement, dont une partie ferme, estimant nécessaire une sanction exemplaire au regard du nombre de victimes et de la répétition des faits sur une période courte. Les juges ont également ordonné une interdiction de séjour dans le département des Yvelines pendant trois ans, afin d'éloigner durablement le condamné de ses anciennes patients et de son environnement professionnel.
Mesure forte, le tribunal a assorti la décision d'une interdiction définitive d'exercer la profession de masseur-kinésithérapeute, ce qui signifie que l'intérêt ne pourra plus légalement pratiquer ni s'inscrire à l'Ordre. Cette sanction disciplinaire et pénale cumulée s'inscrit dans une tendance jurisprudentielle à protéger davantage les patients en écartant durablement les soignants reconnus coupables d'atteintes sexuelles.
Pour les trois victimes, cette condamnation représente une étape essentielle dans la reconnaissance judiciaire de leur libération conditionnelle et du préjudice subi, même si le processus de reconstruction personnelle restera long. Les associations de défense des victimes de violences sexuelles rappellent que le cadre médical, a priori sécurisé, peut favoriser la prise et la sidération, et encourager les patientes à signaler tout geste ressenti comme inadapté ou non consenti.
Cette affaire relance plus largement la question de la prévention des violences sexuelles dans les professions de santé, avec la nécessité de mieux informer le public sur ses droits et les procédures de signalisation auprès de la justice et des ordres professionnels. Les autorités sanitaires comme les instances ordinales soulignent l'importance de protocoles clairs sur le déroulement des soins, l'explication des gestes et le respect strict de l'intimité des patients.