À Poissy, l'usine automobile Stellantis, fleuron industriel des Yvelines qui a employé par le passé près de 20 000 salariés, traverse une période critique avec une cessation temporaire d'activité depuis hier jusqu’au 31 octobre. Cette décision soudaine, qui impacte environ 2 000 salariés, fait suite à la baisse des ventes mondiales du groupe et traduit un contexte européen difficile pour l'automobile. Les ouvriers verront ainsi leur salaire amputé de 200 à 300 euros sur la période, soit environ 72% du montant mensuel habituel, une perte qui pèse lourd sur le pouvoir d'achat et n’est pas sans répercussion sur le commerce en vallée de la Seine.
L'usine de Poissy assemble actuellement des Opel Mokka et des DS 3 Crossback. Les syndicats, inquiets, rappellent que la production avait déjà connu des diminutions ces derniers mois, mais jamais une interruption aussi longue. « Trois semaines d'arrêt, c'est inédit, cela crée une véritable inquiétude sur l'avenir du site », témoignent des représentants du personnel. Si Stellantis justifie la mesure par l'ajustement nécessaire de la production face à un marché en recul, la perspective d'une fermeture définitive hante les couloirs du dernier grand pôle industriel automobile d'Île-de-France.
Parallèlement à cette situation tendue, le site Stellantis de Poissy est au cœur d'un ambitieux projet de reconversion : le Paris Saint-Germain projette d'y construire un stade flambant neuf d’au moins 80 000 places accompagné d’u vaste complexe commercial. Les discussions entre le club, la municipalité, le Département des Yvelines, la région Ile-de-France et la direction de l'usine avancent, le tout sous l'œil vigilant des propriétaires qataris du PSG, soucieux de préserver leur image et de garantir qu'aucune suppression d'emplois ne soit imputée à l'arrivée du complexe sportif. La reconversion partielle du site prévoit donc le maintien de l'emploi, élément décisif pour rassurer les salariés et la population locale. « Le PSG s'attachera à ne pas être responsable du moindre licenciement », confirme une source proche du dossier.
Ce tournant attire l'attention des élus locaux, partagés entre enthousiasme pour le rayonnement que le stade pourrait apporter à Poissy, et vigilance quant à la défense de l'emploi industriel. Les discussions en cours incluent des engagements filmiers pour que la mutation du site ne rime pas avec casse sociale, un enjeu étroitement surveillé par les syndicats et la mairie. Les prochaines semaines seront cruciales pour l'avenir de l'usine, tant sur le plan industriel que sportif.