
Ce dimanche matin, à la permanence électorale de Karl Olive, candidat aux municipales de mars 2026, Brahim Aït Atmane, secrétaire adjoint FO chez Stellantis Poissy, a partagé une analyse pragmatique de l'avenir du site industriel local devant le député et une centaine de membres de l'équipe de campagne. Forte de près de 2 000 salariés aujourd'hui en chômage partiel ou en congés forcés du 13 au 31 octobre 2025, l'usine fait face à une mutation inéluctable, selon le syndicaliste : « Il faut qu'on arrive à transformer le site de Poissy, je dis bien transformer. C'est inéluctable celui qui vous dit le contraire est un menteur absolu », martèle-t-il.
Pour Brahim Aït Atmane, secrétaire du syndicat FO Métaux-Vallée de la Seine, la crise du secteur automobile est profonde : « Malheureusement, l'automobile c'est fini en tant que tel… » Il appelle à redéfinir l'avenir industriel du site pour maintenir l'emploi et offrir des perspectives aux jeunes, afin d'éviter l'oisiveté et la dépendance à l'assistanat dans les quartiers populaires, enjeu social majeur pour FO. Le syndicaliste insiste sur la valeur du travail comme honneur et sur le refus d'une société fondée sur l'assistanat.
La situation actuelle s'explique, selon FO, par des choix stratégiques de Stellantis : la généralisation des véhicules électriques, alors que le public n'est pas prêt, et l'ajout d'équipements d’aides à la conduite couteux. Brahim Aït Atmane observe : « Là où avant un salarié mettait cinq ou six mois pour se payer une voiture, aujourd'hui il faut un an, voire un an et demi de salaire pour s'offrir le même véhicule. » Ce bouleversement impacte aussi le mode de consommation : « De moins en moins de gens achètent des voitures, on préfère les louer pour les vacances. » L'accès au véhicule devient difficile pour de nombreux ménages, aggravant le sentiment de déclassement dans le bassin industriel.
La reconversion du site est au cœur d'un vaste projet soutenu par les élus locaux et régionaux, impliquant notamment la construction d'un nouveau stade pour le Paris Saint-Germain, accompagné d'un complexe commercial de grande ampleur. Les discussions s'étendent aux représentants syndicaux comme FO, à la municipalité et à la Région Ile-de-France, avec Valérie Pécresse en première ligne, au Département des Yvelines avec Pierre Bédier tous promettant de défendre l'emploi local. Le PSG s'engage à ce qu'aucune suppression de poste ne soit imputée à l'installation du futur stade, un engagement qui rassure les salariés et promet une transition sociale réfléchie.