A neuf mois des prochaines élections municipales, le maire de Villennes-sur-Seine, Jean-Pierre Laigneau, qui fête aujourd'hui même son 77eme anniversaire, a la ferme intention de débarquer trois de ses adjoints sur les huit que compte le conseil municipal. Un conseiller municipal est aussi dans la charrette.
Leur tort ? Envisager d'être candidats sans lui en mars prochain. Il a donc convoqué un conseil municipal pour jeudi soir avec à l'ordre du jour ce seul thème.
Visiblement, l'ancien collaborateur de Georges Marchais au Parti Communiste Français aujourd'hui étiqueté divers-droite goûte modérément, et c'est un euphémisme, l'ambition de sa première adjointe de conduire, si elle le décidait une liste aux prochaines élections municipales.
Il a donc décidé de l'écarter de ses fonctions d'adjointe de même que Jean-Michel Charles, quatrième adjoint, Virginie Oks, cinquième adjointe et Arthur Rouyer, conseiller municipal. Le maire a signé les arrêtés de retrait de délégation le 13 juin dernier.
Cette décision s'inscrit dans un contexte politique complexe à Villennes-sur-Seine. Jean-Pierre Laigneau, élu maire en juillet 2020 après avoir été adjoint en charge de la sécurité, avait mené la liste « Bien vivre à Villennes » aux élections municipales. Marie-Agnès Bouyssou et Jean-Michel Charles figuraient sur sa liste.
Jean-Pierre Laigneau a été élu dans des conditions particulièrement serrées et après un parcours électoral en deux temps.
Au premier tour de mars 2020, Jean-Pierre Laigneau, candidat de la liste « Bien vivre à Villennes », étiquetée divers-droite, n'était pas arrivé en tête. Il avait obtenu 570 voix, soit 24,3% des suffrages, se classant en deuxième position derrière Pierre-François Degand de la liste « Avenir Villennes » classée divers-centre qui avait recueilli 698 voix (29,7%). Deux autres listes étaient également en lice : Celle conduite par Olivier Daeschner (Villennes Autrement) également classée divers-centre avec 441 voix (18,8%) et celle d'Olivier Hardouin « Villennes Ensemble » classée elle aussi divers-centre avec 423 voix (18,0%).
Le second tour a complètement bouleversé la donne. Jean-Pierre Laigneau a réussi à inverser la tendance et à remporter l'élection avec 926 voix, soit 40,00% des suffrages exprimés après une fusion avec la liste d'Olivier Daeschner.
Pierre-François Degand, pourtant favori après le premier tour, n'a obtenu que 924 voix (39,91%). La victoire de Jean-Pierre Laigneau s'est donc jouée à seulement 2 voix d'écart, ce qui constitue un résultat particulièrement serré.
Olivier Hardouin, maintenu au second tour, a recueilli 465 voix (20,09%). La participation au second tour était de 52,96% avec 4 437 inscrits, soit une légère hausse par rapport au premier tour (48,95% avec 4 431 inscrits).
Jeudi soir à partir de 20 h 15, les débats risquent d'être âpres. Le possibilité d'une fracture ou d'un morcellement de la majorité de 21 membres existe. Combien d'élus suivront Jean-Pierre Laigneau dans sa volonté de dégrader quatre membres de son équipe ?
Combien seront au soutien de Marie-Agnès Bouyssou, Jean-Michel Charles, Virginie Oks et Arthur Rouyer ? Cette prise de température à neuf mois des municipales sera particulièrement intéressante à observer. Elle pourrait même donner le ton de la campagne si l’un des trois élus évincés de son poste conduisait une liste en mars prochain.
Quant à l'opposition de huit élus conduite par Pierre-François Degand, il y a peu de chance qu'elle se mêle au débat, considérant sans doute que les dissensions au sein de la majorité ne la concernent pas.