La justice vient de rejeter la demande de la ville de Mantes-la-Jolie qui voulait obtenir la suspension du permis de construire du centre d’accueil pour mineurs non accompagnés au Val Fourré. Cette décision judiciaire confirme que le projet porté par le Conseil départemental des Yvelines se poursuivra malgré l’opposition de Raphaël Cognet.
Ce village, qui doit ouvrir en mai 2026 dans l'ancien collège André-Chénier, accueillera environ 88 jeunes mineurs isolés. Cette initiative s'impose depuis l’interdiction de les héberger en hôtels, une mesure légale obligeant les Conseils Départementaux à trouver des solutions d’accueil durables et adaptées.
Le président du Conseil départemental des Yvelines, Pierre Bédier, défend fermement ce projet, soulignant qu'il répond à une obligation légale et humanitaire. Il assure que la prise en charge de ces jeunes est une mission essentielle du département, se voulant une réponse humaine et structurante face à un besoin grandissant. Selon lui, « la politique du pire est la pire des politiques ».
À l'opposé, Raphaël Cognet, maire Horizons de Mantes-la-Jolie, critique vivement le choix du Val Fourré, un quartier marqué par des difficultés sociales. Il dénonce un manque de concertation et qualifie cette implantation de choix « brutal ». Il est allé jusqu’à une comparaison pour la moins hasardeuse en mettant le quartier du Val-Fourré au même niveau que la sinistre « colline du crack » situé près de la porte de la Chapelle, lieu de concentration de toxicomanes précaires, stigmatisant une zone que tout le monde sait déjà fragile.
En parallèle, le maire tente de mobiliser la population mantaise contre le projet à travers une pétition lancée sur la plateforme Change.org depuis le 7 septembre. Cette pétition, qui a recueilli près de 1 960 signatures au 23 septembre sur une ville de 45 000 habitants.
Cependant, la validité de cette pétition est vivement contestée. Kanza Sakat (LFI), suppléante du député Benjamin Lucas (Génération.s), désignée tête de liste de la gauche aux municipales de mars prochain, a dénoncé publiquement l’usurpation de son identité dans la pétition. Elle remet en cause la crédibilité du dispositif, soulignant qu’aucune vérification sérieuse des signataires n’est assurée par la plateforme. En effet, des tests ont démontré qu'il est possible de signer plusieurs fois en changeant simplement d’adresse e-mail, ce qui discrédite la représentativité réelle de cette mobilisation. Des spécialistes alertent sur le risque d’« astroturfing », c’est-à-dire la création artificielle de campagnes de mobilisation via des moyens automatisés.
Le projet du village pour mineurs non accompagnés au Val Fourré est donc maintenu malgré la contestation municipale et les polémiques autour de la pétition.