
Insolite ! Ce dimanche, la commune de Jouy-en-Josas, dans les Yvelines, a connu un événement pour le moins exceptionnel lorsque des passants ont signalé la présence d'un singe déambulant sur les toits d'un quartier résidentiel. Alertés, les sapeurs-pompiers et leur brigade animalière sont intervenus rapidement. Après deux heures de traque délicate, le petit primate, une femelle singe magot (Macaca sylvanus), a finalement été capturée et confiée à un vétérinaire pour un premier examen.
Le singe magot ou macaque de Barbarie, reconnaissable à sa fourrure claire, est une espèce classée menacée d'extinction par l'Union internationale pour la conservation de la nature et protégée par la Convention de Washington. Originaire d'Afrique du Nord, il s'agit du seul macaque vivant naturellement sur le continent européen, à Gibraltar. Sa détention est strictement réglementée et interdite aux particuliers en France depuis 2018, sauf autorisation spéciale accordée à des professionnels ou refuges reconnus.
Selon l'association Action Protection Animale, qui a révélé les faits, le singe retrouvé dans les rues de Jouy-en-Josas était probablement issu d'un trafic illégal, un problème croissant en France comme en Europe. Les singes magots, souvent capturés bébés après l'abattage de leurs parents, sont victimes du commerce clandestin d'animaux exotiques. La détention et la vente d'espèces protégées sans autorisation constituent un délit passible de lourdes sanctions : jusqu'à 3 ans de prison et 150 000 euros d'amende pour atteinte à la conservation d'espèces animales non domestiques.
Action Protection Animale a déposé plainte pour détention illégale d'espèce protégée. L'association dénonce le manque de sensibilisation du public et rappelle que l'adoption ou l'achat d'animaux sauvages nuit gravement à la biodiversité et expose les particuliers à des poursuites judiciaires sévères.
La loi française interdit la détention d'animaux sauvages non domestiqués sans autorisation préfectorale spécifique. Cette réglementation vise à préserver la faune sauvage et à limiter les risques sanitaires ou d'introduction d'espèces envahissantes. Les services de la biodiversité, épaulés par les douanes et la police, effectuent chaque année des centaines de saisies d'animaux et enquêtent sur les filières de trafic.
Les associations de protection animale, telles qu'Action Protection Animale et Tonga Terre d'Accueil, jouent un rôle central dans la prise en charge, le sauvetage et la réhabilitation des animaux issus des trafics. Dans les Yvelines, où la SPA d'Orgeval et d'autres structures sont mobilisées, la vigilance citoyenne reste un maillon essentiel pour signaler toute situation suspecte.