À Versailles : 2 ans de prison pour cet influenceur qui a défiguré son chien

La justice française vient de marquer un tournant historique dans la protection animale. La Cour d'appel de Versailles a condamné vendredi 28 mars l'influenceur connu sous le pseudonyme "Rop" à deux ans de prison, dont un an ferme sous bracelet électronique, pour sévices graves sur sa chienne. Une sentence d'une sévérité rare pour des faits de maltraitance animale, qui pourrait créer un précédent juridique majeur et révéler une évolution significative dans la considération judiciaire du bien-être animal.

Outre cette peine d'emprisonnement, le tribunal a prononcé une interdiction définitive de détenir un animal. Sa compagne, également influenceuse, n'a pas été épargnée : elle a écopé d'amendes pour "privation de nourriture, d'abreuvement et de soins". Les détails de l'affaire, particulièrement troublants, expliquent la fermeté exceptionnelle des juges.

La découverte qui a déclenché l'affaire

Tout commence en novembre 2022, lorsqu'une amie du couple se rend à leur domicile. Elle y découvre, horrifiée, un American Staffordshire terrier de seulement 4 mois, attaché sous un escalier. L'animal, visiblement affamé, présente de multiples blessures apparentes. Cette témoin involontaire assiste alors à une scène glaçante : "Rop" frappe violemment le chiot, déjà visiblement traumatisé. Le contraste entre l'image publique de l'influenceur et cette violence privée est saisissant.

Bouleversée, cette amie prend l'initiative de filmer discrètement l'état de l'animal avant d'alerter les forces de l'ordre. Son courage changera tout pour le jeune chien. Ce que les forces de l'ordre allaient découvrir dépassait pourtant l'imaginable...

Un bilan médical accablant

Le certificat vétérinaire établi après la saisie de l'animal par la brigade anticriminalité dresse un inventaire effroyable : nombreuses fractures anciennes et récentes, œdèmes multiples, cicatrices sur l'ensemble du corps, hématomes témoignant de coups répétés. Plus troublant encore : des plaies sur les joues évoquant des brûlures de cigarette et un crâne déformé par des traumatismes à répétition. Un tableau clinique qui ne laisse aucun doute sur la cruauté endurée.

Ces preuves médicales irréfutables ont constitué le cœur de l'accusation, ne laissant aucune place au doute quant à la responsabilité de l'influenceur. Les images et le rapport d'expertise ont profondément marqué les magistrats. Mais au-delà du cas individuel, cette affaire pourrait-elle transformer durablement la jurisprudence française ?

Une victoire pour la protection animale

Cette condamnation s'inscrit dans une évolution notable du droit animalier en France, où les sanctions pour maltraitance se renforcent progressivement. La fondation 30 Millions d'Amis, partie civile dans cette affaire, a salué cette décision par la voix de son avocate, Me Caroline Lanty : "Cette peine exemplaire marque un progrès significatif dans la reconnaissance de la souffrance animale par notre système judiciaire. Les réseaux sociaux ne sont pas une zone de non-droit."

Quant à la chienne rescapée, rebaptisée Hope (Espoir), elle a depuis été placée dans une famille d'accueil expérimentée. Après des mois de soins intensifs, son état physique s'améliore progressivement, bien que des séquelles psychologiques persistent. Sa nouvelle famille témoigne d'une transformation progressive : "Elle réapprend lentement à faire confiance aux humains. Chaque jour apporte son petit progrès."

Cette affaire nous rappelle l'importance cruciale de la vigilance face à la maltraitance animale, particulièrement dans l'univers parfois trompeur des réseaux sociaux. Chaque signalement peut sauver une vie. N'hésitez jamais à alerter les autorités face à un cas suspect – votre intervention pourrait faire toute la différence.