Porcheville : Les cheminées de 220 mètres de la centrale vont être détruites

Les deux cheminées emblématiques de 220 mètres de hauteur de la centrale de Porcheville sont vouées à disparaître d'ici 2027. Cette destruction programmée marque la fin d'une époque pour ces structures qui ont dominé le paysage du Mantois depuis près de 60 ans. Cette démolition est rendue nécessaire par les coûts d'entretien trop élevés et la détérioration progressive de leur structure interne.

Une popularité cinématographique et télévisuelle

Avant leur disparition, ces cheminées ont marqué l'imaginaire collectif et ont même conquis les écrans. La centrale de Porcheville apparaît notamment dans Le Doulos de Jean-Pierre Melville, film noir français emblématique, témoignant de l'impact visuel saisissant de ces structures dans le paysage francilien.

Le site a également fait l'objet de plusieurs documentaires spécialisés. En 1970, Roger Leenhardt réalise Porcheville, un court-métrage documentaire de 18 minutes qui documente la construction de la centrale électrique, mettant particulièrement en avant sa cheminée de 220 mètres qui constituait alors « un record dans le genre ». Plus tard, Le Générateur de Porcheville, un documentaire EDF de la fin des années 1970, traite d'un accident de turbo-réacteur survenu sur le site le 22 août 1977.

Une transformation énergétique majeure

Cette destruction s'inscrit dans une reconversion complète de l'ancienne centrale à fioul, fermée depuis 2017, vers les énergies renouvelables. Le projet phare consiste en l'installation d'une ferme photovoltaïque de grande envergure comprenant 18 000 panneaux solaires répartis sur une dizaine d'hectares. Cette installation produira environ 10 à 11 GWh par an, soit l'équivalent de la consommation résidentielle annuelle d'environ 6 400 foyers franciliens.

Les travaux de cette centrale photovoltaïque ont déjà débuté, avec une mise en service prévue pour le dernier trimestre 2026. Le site accueillera également le plus grand centre de stockage de batteries d'EDF Renouvelables en France, avec 167 conteneurs de batteries au lithium répartis sur 2 hectares, capables de développer une puissance de 200 mégawatts.

Préservation de la mémoire

Avant leur destruction, des portes ouvertes seront organisées pour le grand public afin de permettre aux habitants de découvrir l'intérieur de la centrale et de préserver la mémoire de ce patrimoine industriel qui a marqué le territoire des Yvelines.

Cette transformation, financée grâce à un partenariat entre la région Île-de-France et EDF pour un montant estimé à plus de 6 millions d'euros, s'étend jusqu'en 2035 avec la restitution complète du site après réhabilitation des sols, garantissant ainsi une seconde vie industrielle à cette infrastructure emblématique du Mantois.